jeudi 30 décembre 2010

Salento y el Valle de Cocora

Avant de quitter Pereira, la famille Gutierrez nous fait découvrir un endroit isolé et peu connu. Entre Pereira et Armenia, dans les environs "del Manzano" se trouve une piscine naturelle d'eau (très) froide totalement sauvage. Apres quelques kilomètres de piste, nous traversons des champs transformés en marécages par les intempéries saisonnières, pour nous retrouver à la lisière d'une forêt tropicale d'altitude. Là, se trouve un joli "pozo" alimenté par une cascade. Ce sera l'occasion de prendre un bon bain rafraîchissant et de jouer aux robinsons. Entre les cris des singes hurleurs et ceux d'un perroquet, le dépaysement est total.
Puis, vient le temps pour nous de quitter la ville de Pereira et les Gutierrez pour découvrir le village de Salento et la vallée de Cocora. Situé aux portes du Parc Naturel de "Los Nevados", le village est construit sur les hauteurs du Rio Quindío et sa position stratégique en fait un lieu très touristique. Les environs ont tout de même conservé leur aspect sauvage et la vue est superbe.
Après une première nuit sur place, nous nous réveillons avec le beau temps et, chose plutôt rare, nous avons la chance d'apercevoir les deux "nevados", "el nevado del Ruiz" et "el nevado del Tolima", qui culminent à plus de 5000 mètres d'altitude. C'est la journée idéale pour découvrir la vallée de Cocora et ses légendaires palmiers à cire, arbres endémiques et symboliques de la Colombie pouvant atteindre 50 mètres de hauteur.
Après s'être entassés à 10 dans une Jeep qui nous emmène à toute vitesse sur la piste de Cocora, nous voilà enfin sur le chemin pour une ballade d'une bonne dizaine de kilomètres. Le début de la rando se fait le long du rio Quindío, en marchant dans les champs car le chemin est tellement boueux qu'il en est devenu impraticable. Nous nous enfonçons ensuite dans la jungle, tout en continuant de remonter la rivière. Après environ deux heures de marche aux milieu de fougères arborescentes et d'oiseaux multicolores, nous arrivons à Acaime, petite réserve naturelle où l'on peut observer de nombreuses espèces de colibris.
Sur le retour, nous prenons le chemin de "la montaña", finca qui culmine à 2850 mètres d'altitude. Nous nous trouvons alors dans la ferme la plus élevée des environs. La fin de la rando se déroule sur une piste à flan de montagne qui relie la finca à Cocora et qui nous permet de profiter de magnifiques points de vue sur la vallée et ses gigantesques palmiers.



mardi 28 décembre 2010

Pereira, capital del Eje Cafetero

Le 25 décembre, après 8 heures de bus et la traversée de la Cordillère Centrale par la route la plus haute de Colombie (3265 mètres), nous arrivons enfin à Pereira, capitale de la région Risaralda et de la zone du café "Eje Cafetero". La ville compte environ 600 000 habitants, ce qui en fait une petite ville pour le pays !
Située au centre géographique de la Colombie, elle n'attire pourtant que très peu de touristes et est plutôt tournée vers le commerce. La ville en elle-même presente peu d'aspects touristiques intéressants car elle a souffert de nombreux tremblements de terre qui ont causé la perte de l'architecture originale. Ainsi, l'attraction phare est une gigantesque statue de Simon Bolivar de plus de 8 metres de haut, rien d'original jusqu'ici, sauf que celui-ci est tout nu sur son cheval ! Drôle de façon de se faire une renommée nationale...
Cependant, les alentours sont spectaculaires et offrent de nombreuses possibilités de randos et de ballades. Les gens ici sont d'une incroyable gentillesse et nous avons fait la connaissance d'une famille via CouchSurfing, les Gutierrez, très chaleureux et accueillants. Ils nous ont de suite pris sous leur aile avec la volonté de nous montrer ce que les environs ont de mieux à offrir, et c'est ainsi que nous avons découvert leur finca à 10 minutes de Pereira, qui domine le Gran Cañon et offre une vue privilégiée sur la Vallée du Cauca.
Nous rencontrons ensuite Nelson Espitia, parapentiste local qui nous fait découvrir son site, sur le Cerro del Nudo, peu fréquenté par les colombiens volants mais qui possède pourtant un gros potentiel. Nous montons au décollage avec tous les pilotes de la ville, c'est à dire lui et son fils, par une piste aménagée par eux-mêmes.
Le soleil chauffe les pentes, et des thermiques puissants commencent à déclencher. Mathieu tire son épingle du jeu et monte jusqu'au plafond à 2500 mètres, soit 500m au-dessus du déco, et profite ainsi d'une vue splendide sur la ville et les environs. L'attéro est un peu technique, avec une finale qui se fait dans une trouée d'un bosquet de bambous, mais le vol vaut vraiment le coup, surtout quand les conditions sont aussi bonnes !


Vol à Pereira, notre premier montage vidéo péniblement réalisé avec notre vieil ordi qui s'éteint dès qu'il surchauffe, c'est à dire souvent !

samedi 25 décembre 2010

Merry Xmas !


Depuis les toits de Bogotá, nous vous souhaitons un excellent Noël à tous !
Desde los techos de Bogotá, les deseamos a todos una muy feliz navidad !

mercredi 22 décembre 2010

Sopó, primer vuelo en "el paraiso"

Réveillés par le soleil dans nos hamacs à Gachancipá, le temps est superbe. L'envie de voler monte, d'autant que nous nous situons sur la même ligne de crête que le décollage de Sopó, à une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau. Après un bon repas cuisiné au feu de bois, nous redescendons de chez Pedro à pied pour attraper un bus jusqu'à Sopó.
Nous revoilà au même décollage qu'il y a un mois, mais cette fois-ci équipés des parachutes de secours Xtralite que nous a envoyé Sup'Air. Nous observons les pilotes locaux décoller car les conditions au déco ne sont pas encore très stables, puis nous préparons à notre tour. Tandis qu'Aurélie prend son temps et assiste à un beau branchage, Mathieu décolle et se fait rapidement catapulter à quelques centaines de mètres au-dessus du déco, qui se trouve déjà à plus de 3000 mètres d'altitude, grâce à un puissant dynamique.
Les conditions sont douces et permettent de profiter du paysage, de Sesquile jusqu'au Taj Mahal du parc d'attractions Jaime Duque de Briceño.


On finit le vol ensemble, mais on se trouve trop bas pour aller se poser sur le même terrain que les autres pilotes. On se pose alors sur le plus proche des attéros officiels, on ne peut donc pas profiter du transport collectif pour remonter.

C'est donc quasiment 10 kilomètres de marche qui nous attendent avant de retomber sur une route importante, d'où l'on attrapera un bus qui nous ramènera à Bogotá.

Contents !!


Gachancipá, aux premières loges pour l'éclipse lunaire

Nous nous éloignons de la ville et de la pluie pour rejoindre Pedro dans sa « nuhe », sur les hauteurs de Gachancipá, à 50 minutes de Bogotá. Nous le trouvons affalé dans un hamac, à côté du feu, sous la hutte kogi construite par son père.
Les Kogis sont des indiens qui vivent depuis plus de 500 ans dans la Sierra Nevada de Santa Marta, dans le nord caraïbe de la Colombie sur une portion de territoire qui va de 0 à 5 770 mètres de hauteur. Ils sont les descendants des Tayronas, que la conquête espagnole a repoussés dans les montagnes. Ils sont considérés comme l'un dernier peuple précolombien, héritiers directs des Mayas, un des peuples les plus préservés de l'influence occidentale et des grandes vagues d'immigration et qui s'attache à préserver ses valeurs traditionnelles et ses pratiques chamaniques.
photo: Pedro Figueroa
On recenserait environ 12 000 kogis en Colombie, souffrant des guérillas et tentant malgré tout de survivre dans le respect de la terre et de leur culture. Ils se sentent encore de nos jours « gardiens de la Terre » qu'ils considèrent et traitent comme « sacrée ». (source : Wikipédia)

photo: Pedro Figueroa
Après une promenade nocturne dans la montagne, nous revenons à la hutte pour assister à l'éclipse totale de lune. C'est donc dans ce cadre magique, épargné de la pollution atmosphérique et lumineuse de Bogotá, que nous voyons la lune s'assombrir puis devenir entièrement brune.
photo: Lucia Ibañez
Totalement hypnotisés par le spectacle, nous ne voyons pas le temps passer et ce n'est que tard dans la nuit (tôt le matin ?) que nous nous couchons dans nos hamacs.


vendredi 17 décembre 2010

San Gil, "la capital turistica de Santander" et ses environs

Après quelques heures de bus depuis Villa de Leyva, en passant par Tunja, avant de monter à 3200 mètres puis de redescendre vers les Caraïbes, tout en contournant les multiples glissements de terrain, nous arrivons enfin à San Gil, dans la région de Santander.
Nous comprenons alors pourquoi le chauffeur du bus faisait tourner la climatisation à fond depuis un petit moment, dehors la chaleur est écrasante ! Sous les Tropiques, la différence d'altitude influe nettement sur le climat, la végétation et même les habitants. Construite à flan de montagne, la ville s'étale sur les deux versants d'une vallée encaissée. Ses rues pavées et pentues, son parc ombragé au pied d'une église coloniale lui confèrent un charme propre à la région. Bien que très touristique, la ville reste très accueillante et l'ambiance y est plutôt bonne. Tous les soirs, les gens se regroupent sur la place centrale, dans les allées du parc pour discuter, manger ou boire un verre.
Séduits par le coin, nous profitons pendant plusieurs jours de l'hospitalité de notre premier hôte CouchSurfer, Andres, pour découvrir la région. D'autant plus qu'il habite une charmante petite maison à quelques kilomètres au dessus de San Gil, perdue dans la végétation, au milieu d'arbres fruitiers (mandarines, mangues...) : le rêve !
Grâce aux bus plutôt bien organisés et bon marché, tous les jours nous découvrons d'autres villages et coins de nature, tous plus charmants les uns que les autres. Juste au dessus de "notre" maison, a 3 kilomètres, le village de Pinchote, comme tous les autres, il est organisé autour de sa place centrale avec son parc ombragé et son église, il faut dire que c'est à peu près tout mais il domine la vallée et offre une vue privilégiée sur les alentours.
Un peu plus au nord, à environ 40 minutes de route, Barichara est situé au bord d'un plateau qui domine un canyon. C'est un des plus jolis villages de la région, si ce n'est du pays, ce qui en fait forcément un endroit assez touristique. Les contrastes entre la terre rouge, les murs blancs des maisons et le vert de la végétation environnante sont frappants ! Cerise sur le gâteau, il paraît que ça vole dans les alentours. Les informations étant difficiles à obtenir, nous nous renseignons auprès d'un policier qui nous apprend à notre grande surprise qu'il est interdit de voler par ici... information qui sera démentie plus tard par un parapentiste local.
Autre haut lieu du parapente dans la région, Curití, petit village moins touristique mais au moins aussi accueillant que Barichara. L'ambiance y est calme et détendue, et ses habitants sont parmi les plus chaleureux que nous ayons rencontrés jusqu'alors ! L'activité principale de la commune n'est pas le "tourisme d'aventure", comme c'est le cas quasiment partout ailleurs dans la région, mais l'artisanat du fique, fibre végétale issue de l'agave (sorte de cactus à feuilles géantes) avec laquelle on peut quasiment tout faire : chapeaux, chaussures, sacs, bijoux, objets de déco et même des meubles ! La région vit aussi beaucoup de la production de tabac et surtout de café, dont on peut en voir les graines sécher au soleil, sur les trottoirs devant les maisons. Après avoir fait la connaissance d'un parapentiste curiteño, nous voilà en route vers le site de vol officiel, à environ 30 minutes de piste du village... mais l'orage sera plus rapide que nous et l'énorme cumulo-nimbus qui nous rattrape nous coupe très rapidement toute envie de se mettre en l'air !
Dernière tentative pour voler, nous contactons un club de San Gil pour profiter de leur navette, et de prêts de secours. Mais la malchance nous poursuit, car nous arrivons trop tard à notre rendez-vous du dimanche matin à cause des bus bondés de colombiens allant à la messe. Raz-le-bol, nous profitons tout de même du reste de la journée pour découvrir les cascades de Juan Curí, voiles sur le dos. Pas très pratique pour la découverte du site, d'autant plus que les accès sont  équipés de cordes et d'échelles de fortunes permettant de franchir les différentes cascades, dont la principale fait 180 mètres. C'est donc à tour de rôle que nous partons explorer les chutes d'eau, l'endroit est magique surtout que nous nous y trouvons seuls.
Puis nous quittons San Gil pour revenir à Bogotá, récupérer les parachutes de secours que nous fait parvenir Sup'Air.



mardi 7 décembre 2010

Villa de Leyva, élu plus beau village de Colombie

Nous quittons enfin Bogotá en direction du nord. À 3 heures de route de la capitale, nous nous arrêtons à Villa de Leyva, dans la région de Boyaca. Nous dévalons les rues pavées de ce petit village ayant conservé son architecture coloniale, et nous arrivons sur la Plaza Mayor, une des plus grandes places d'Amérique Latine. C'est aussi l'occasion pour nous de rechercher un éventuel terrain d'atterrissage, car les pentes surplombant la ville à l'Est sont très attirantes ! Malheureusement, le vent vient lui aussi de l'Est et ce sera le cas pendant tout le week-end. Qu'à cela ne tienne, nous partons alors à la découverte des alentours.
Premier arrêt au fossile de Monquirá, lieu regroupant une belle collection de fossiles de toutes sortes (gastéropodes, pommes de pins, poissons...), et dont la pièce maîtresse est un fossile de 7 mètres de long du nom de Kronosaurus boyacensis (gros crocodile plein de dents).
Nous découvrons ensuite le musée archéologique de Monquirá, qui ne comprend aucun musée mais un alignement de colonnes servant d'observatoire solaire Muisca, ainsi qu'un champ sacré de phallus dressés vers le ciel... la représentation de la fertilisation de la terre par le soleil bien sûr !
Sur la route, nous tombons nez à nez avec la maison des Pierrafeux, entièrement construite en argile !
Dernière étape, les cascades de la Perikera. Malgré l'exploitation touristique du site, avec une tyrolienne qui descend du parking ou encore la possibilité de descendre en rappel une des huit cascades, celles-ci sont tout de même impressionnantes et il suffit de passer les deux premières pour se retrouver presque seuls au milieu de la luxuriante végétation du canyon.
Retour à Villa de Leyva pour le "Festival nacional de las luces", c'est l'occasion de découvrir les musiques et danses folkloriques de tout le pays avant d'assister à un concours pyrotechnique, avec allumage des feux d'artifices à la main et enfummage massif du public !
Et tant qu'à rester dans le folklore, nous en profitons pour goûter le plat traditionnel de la région : el Ajiaco, sorte de soupe composée de patates, d'avocats, de maïs et de poulet à laquelle on peut rajouter de la crème et des câpres... un plat plutôt nourrissant en somme !



Zipaquirá, la primera maravilla que debes conocer !

Direction Zipaquirá, a une trentaine de km au nord de Bogotá, pour visiter la "première merveille de Colombie", la cathédrale de sel. À seulement quelques mètres sous terre, on trouve un des plus gros gisement de sel du monde, qui provient de l'évaporation de l'océan Téthys à la fin du Crétacé (il y a environ 100 millions d'années) et qui s'est retrouvé emprisonné lors de la formation des Andes. Gisement exploité depuis l'époque précolombienne des Muiscas, une partie de la mine est aujourd'hui ouverte au public.
Au deuxième niveau de la mine, les mineurs avaient au fur et à mesure sculpté des chapelles dans les cavités qu'ils creusaient. Aujourd'hui fermé pour risque d'effondrement, ce niveau n'est plus exploité et une nouvelle cathédrale de sel ainsi qu'un chemin de croix ont été aménagé dans le troisième niveau de la mine, à 180 mètres sous la surface.
L'attrait touristique de ce lieu est entièrement exploité puisqu'on trouve en surface un musée, des restaurants et un beau mur d'escalade, tandis qu'au fond de la mine ont poussé des boutiques de souvenirs, un café-restaurant et même un centre de convention ! Pendant ce temps-là, à l'autre bout des galeries, de l'autre côté de la montagne, on continue à extraire plusieurs dizaines de milliers de tonnes de sel par an.



Bogotá, la Candelaria

Visite du quartier de la Candelaria, au centre de Bogotá. En plus d'être le cœur historique de la ville, c'est aussi un quartier populaire et étudiant très agréable à parcourir. Comme dans la plupart des grandes villes, ces quartiers sont les plus jolis et l'ambiance y est meilleure. Entre les vieilles bâtisses coloniales, on trouve le centre administratif du pays organisé autour de la Plaza Bolivar, reconvertie en patinoire pour les fêtes. Tout autour, on trouve le Palais de Justice, le Congrès et le Palais présidentiel (Palacio Nariño)... la police est plus omniprésente que jamais !
Détour ensuite par la Casa de Moneda, lieu où étaient produites autrefois les pièces de monnaie en argent des colons espagnols, et aujourd'hui reconvertie en musée retraçant son histoire.
Puis coup d'œil à la fondation Botero située juste à côté, où sont exposées non seulement des œuvres du maestro colombien mais aussi une partie de sa collection privée qu'il a donné à son pays (Picasso, Monet, Miro, Pissarro, et bien d'autres...). Nous découvrons à cette occasion un autre paradoxe de la Colombie : lorsque Fernando Botero a voulu faire don de ces œuvres à son pays, afin de lui offrir sa première grande collection d'art contemporain, il estima sa valeur à plus de 64 millions de dollars. Lorsque la collection arriva en Colombie, l'état voulu lui faire payer les droits de douane... il refusa, et ils finirent tout de même par accepter le don sans aucune rétribution financière !