dimanche 24 avril 2011

Mendoza, un oasis en el medio del desierto

Nous quittons donc Los Lagos et notre famille chilienne à regret, mais il est temps pour nous de passer la frontière argentine et de rallier Mendoza. Depuis quelques jours déjà, Ceylia nous y attend tout en sirotant quelques bons vins, qui ont fait la gloire de la région, visitant les domaines viticoles en vélo et surtout survolant la ville en parapente.
Nous prenons donc un premier bus en direction de Santiago, et, après une nuit de trajet, nous débarquons à nouveau dans la capitale chilienne, mais seulement pour quelques heures cette fois-ci. Nous remontons assez vite dans un autre bus pour Mendoza. Le trajet est magnifique, nous traversons toute la cordillère des Andes par une route qui se retrouve souvent fermée à cause de la neige. Heureusement pour nous, l'automne est plutôt clément et nous franchissons sans problèmes les kilomètres nous séparant de la frontière. Le passage en Argentine marqué par une fouille minutieuse des personnes et des véhicules, restera mémorable car nous avons la chance d'apercevoir l'Aconcagua, plus haut sommet du continent qui culmine à 6962 mètres d'altitude. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ici les Andes sont vraiment impressionnantes, majestueuses montagnes au pied desquelles on se sent vraiment petits...
Nous redescendons ensuite vers Mendoza, traversant au passage la mythique station de ski de Los Penitentes, fermée pour l'instant, et à l'arrivée nous débarquons dans une ville où l'été semble encore bien présent. Il y règne une agréable chaleur et l'on se réjouit déjà de pouvoir profiter pendant quelques jours de ce petit sursis météo, avant de filer vers les froides contrées de Patagonie. Nous y retrouvons donc Ceylia, qui en bonne bordelaise nous attend avec une bonne petite bouteille de rouge (quitte à être à Mendoza autant goûter les vins locaux, ne serait-ce que pour comparer) et quelques spécialités fromagères et charcutières bien de chez nous... un régal !
Nous profitons des quelques heures de jour qu'il nous reste pour visiter un peu le centre-ville, car dès le lendemain nous n'y remettrons sûrement plus les pieds, trop occupés que nous serons à nous envoyer en l'air sur les pentes de la précordillère. La ballade est plutôt agréable, surtout grâce au climat qui nous permet d'abandonner nos vêtements chaud et de déguster quelques glaces artisanales, même si la ville en elle-même n'est pas très attrayante. Le tourisme s'est ici surtout développé autour des vins, il faut donc sortir de la ville car c'est au pied des glaciers andins que se trouve le plus grand vignoble d'Argentine (145 000 ha soit 70% du vignoble argentin). Étant reconnue comme la meilleure région viticole d'Argentine, la plupart des grands domaines y sont installés. Cette région rassemble au total 1221 domaines qui produisent 10 millions d'hectolitres par an. Pas étonnant donc que Mendoza soit réellement l'épicentre du secteur viticole Argentin. Mais peu attirés par ce type de visite organisée, nous nous contentons du centre-ville et du site de parapente.
Dès le lendemain, nous parcourons en bus les quelques kilomètres nous séparant de l'atterro officiel situé à l'autre bout de la ville, et profitons d'une rotation des biplaceurs locaux pour monter avec eux au déco. De là-haut, la vue est magnifique. Derrière nous, les plus hauts sommets des Andes nous toisent, et devant, à nos pied, la ville de Mendoza semble toute petite, perdue au milieu d'une plaine aride s'étendant à perte de vue. Même si les conditions de vol ne sont pas exceptionnelles, nous parvenons tout de même à rester suffisamment en l'air pour profiter du paysage, et heureusement car dès le lendemain le Zonda, le vent sec provenant du Pacifique qui se réchauffe en descendant des crêtes andines, et pouvant parfois dépasser les 120 km/h (effet de Foehn local), fait sont apparition empêchant tout décollage pour plusieurs jours. En outre il fait de plus en plus chaud en ville, la poussière de la steppe vient tout recouvrir, et nous décidons d'un commun accord de quitter la région et d'entamer notre progression vers la Patagonie.



dimanche 17 avril 2011

Las regiones de Los Rios y de Los Lagos

Le climat a beau être agréable dans la région de Santiago du Chili, surtout après avoir traversé le désert aride d'Atacama, nous manquons malgré tout de verdure et de fraîcheur. Tant pis pour les volcans chiliens, la météo n'annonce de toute façon rien de bon, nous partons directement dans le sud du pays, dans la région des fleuves et des lacs.
Nous faisons tout d'abord une petite escale à Valdivia, capitale de la région de Los Ríos, où nous assistons au spectacle des lions de mer qui viennent derrière le marché aux poissons attendre que les poissonniers leur envoient les restes, puis nous repartons pour la ville de Los Lagos.
Mandatés par l'association des "Amis des Lagos du Monde", nous arrivons officiellement en tant qu'"ambassadeurs" de Lagos de France pour rencontrer les laguinos chiliens. Suivant l'impulsion du maire Christian Petchot-Bacqué, l'association a pour but de créer des connexions entre des villes appelées Lagos partout dans le monde, et de mettre en place des échanges entre leurs habitants. C'est ainsi que nous sommes immédiatement accueillis par Paola, animatrice radio qui s'est très vite impliquée dans ce mouvement et qui fait son possible pour améliorer les liens entre les communes chilienne et française. Après une interview à la radio, Paola nous emmène chez elle où nous rencontrons sa famille, Miguel son mari et Vicente, Montserrat et Salvador, ses trois enfants. Tous sont ravis de nous rencontrer et il est hors de question que nous soyons hébergés ailleurs que chez eux, d'ailleurs tout est déjà prévu et nous passons à table tous ensemble pour déguster les traditionnelles "sopaipillas", des petites boules de pâte à pain frites sur lesquelles on peut tartiner à peu près tout et n'importe quoi, un vrai délice !
On se sent rapidement comme chez nous dans cette commune et surtout auprès de notre famille chilienne, grâce à qui nous partageons la vie de la ville et de ses habitants et assimilons peu à peu différents aspects de la culture chilienne, dont nous apprécions tout particulièrement les spécialités gastronomiques ! Découvrir Los Lagos et ses habitants c'est un peu comme rendre visite à des voisins du bout du monde, tout se déroule comme si on nous connaissait déjà... sauf qu'ils ont tous des choses à nous montrer ou à nous faire partager !
Nous nous retrouvons alors avec un planning de ministre, entre les interviews régulières à la Radio Atractiva, le conseil municipal où on nous demande d'intervenir afin de présenter Les Amis des Lagos du Monde et leurs activités, les rencontres... Le maire, Samuel, va jusqu'à mettre à notre disposition un véhicule qui nous emmènera à la découverte de l'immense territoire de la commune. En effet, le découpage administratif du Chili est très différent du notre et malgré son statut de petite ville, Los Lagos compte quand même un peu plus de 20 000 habitants et une superficie de près de 1800 km². Nous découvrons alors les lacs Panguipulli et Riñihue et le volcan Mocho-Choshuenco, mais malheureusement la pluie des derniers jours à rendu la piste d'accès au volcan impraticable, tant pis pour la vue et l'éventuel survol de la région en parapente ! Qu'à cela ne tienne, nos guides passent au plan B et nous font découvrir de magnifiques chutes d'eau situées au cœur de la réserve biologique Huilo Huilo, un lieu magique au pied du volcan, entre Los Lagos et la frontière Argentine.
Nous profitons également d'une journée un peu plus tranquille pour monter au Cerro San Ambrosio, la colline qui surplombe la ville afin d'y repérer un éventuel site de décollage. Nous aimerions vraiment pouvoir voler ici, l'occasion serait parfaite pour faire découvrir notre sport encore méconnu dans le coin. Le temps étant plutôt maussade, nous partons sans les voiles avec Paola qui décide de nous accompagner, de peur qu'on ne se perde dans le dédale de sentiers forestiers tracés par les sylviculteurs qui exploitent le secteur. Nous partons donc tous les trois pour une petite rando dans le brouillard, mais les nuages ne sont pas épais et on se retrouve vite au-dessus de la mer de nuages qui recouvre la ville. La vue est grandiose, on a tout simplement l'impression d'être dans un des coins les plus sauvages de la planète. Tout autour de nous s'étendent à perte de vue d'immenses forêts irriguées par de nombreux lacs et rivières. Sur la descente, nous trouvons même quelques cèpes disséminés le long du chemin. Et oui, tandis que le printemps s'installe en Europe, ici on est au début de l'automne et les champignons commencent à faire leur apparition. C'est l'occasion pour nous d'expliquer à notre hôte qu'il s'agit là d'un met très raffiné en France, et de découvrir qu'ici quasiment personne ne les mange. Nous en ramassons au final plus de 10 kg, les plus beaux spécimens ayant évidemment été ramassés par Paola, la débutante en la matière. Une fois de retour à la maison, nous préparons un véritable festin composé de cèpes, mais aussi d'une truite fraîchement pêchée par Mathieu à notre retour au village. Toute la famille est ravie de pouvoir goûter à la gastronomie française et nous sommes bien content de trouver un petit goût de chez nous dans notre assiette après tout ce temps passé en Amérique du Sud !
Plus le temps passe et plus nous avons l'impression d'être à la maison, l'accueil qui nous est réservé dépasse tout ce que l'on aurait pu imaginer. Samuel, le maire, ayant entendu que Mathieu aimait pêcher nous invite même à suivre le concours de pêche du dimanche. Bien sûr, nous ne participons pas au concours mais nous descendons tranquillement le Rio San Pedro tout en s'essayant à la pêche à la mouche. Sans grand succès, nous abandonnons vite les cannes qui nous ont été prêtées au profit du "tarro", la canne à pêche locale. Il s'agit en fait d'un morceau de tuyau en PVC autour duquel on enroule le fil et le bas de ligne, et que l'on jette ensuite à la main. Notre capitaine de barque est plutôt doué en la matière, le fil part très vite à plusieurs dizaines de mètres tandis que nous bataillons, surtout Lily, pour l'envoyer à quelques mètres seulement. Mais l'expérience est plutôt amusante, et nous finissons quand même par attraper quelques truites sans blesser personne sur la barque ! La journée se termine autour d'un veau à la broche, en compagnie de tous les participants au concours, rien de plus folklorique !
Après déjà une semaine passée à Los Lagos, il nous faut malheureusement reprendre la route. Nous aurions bien voulu y rester un peu plus mais le temps presse, nous arrivons quasiment à la fin de notre périple et il nous reste tellement à faire...






dimanche 10 avril 2011

Valparaíso, el Valle Paraíso

Nous quittons la capitale chilienne en bus, direction la ville mythique de Valparaíso. Rendue fameuse par de nombreux artistes : peintres, poètes, écrivains, tous ont rendu hommage à la beauté de ses "cerros" (collines) dominant le bleu profond du Pacifique. Suite à l'indépendance du pays et avant l'ouverture du canal de Panama, Valparaíso était un port stratégique, situé juste au débouché du Cap Horn, une escale inévitable pour tous les navires qui allaient de l'Atlantique au Pacifique. De nombreux immigrants allemands, français, italiens et surtout britanniques ont alors élu domicile dans la ville et ont colonisé ses cerros, leur donnant à chacun une identité propre.
Au pied des cerros, sur la partie plate de la ville apellée "El Plan", circule le "Trole", le plus vieux moyen de transport du pays en service depuis 1952. Les trolleys-bus de Valparaíso relient le port aux grandes avenues et aux zones commerçantes de la ville. C'est la partie la moins pittoresque de la ville, en apparence très semblable à de nombreuses autres villes d'Amérique du Sud avec ses grandes avenues où circulent des bus poussifs crachant des volutes de fumée noire, ses embouteillages et ses dépassements aléatoires, ses immeubles modernes et d'autres sans charme remontant aux années 20. Cette zone d'apparence brouillonne grouille de vie et donne une image assez désordonnée de la ville.
Mais dès que l'on commence à grimper sur les hauteurs, là où vit la majorité des 275 000 habitants de la ville, on découvre une facette beaucoup plus folklorique et imagée de Valparaíso. C'est en parcourant au hasard les 42 cerros qui composent la partie haute de la ville que l'on commence à comprendre pourquoi elle a attiré (et continue d'attirer) autant de monde qu'ils soient artistes, immigrés ou même simples touristes, son pouvoir d'attraction est tout simplement magique. Les maisons de tôle aux couleurs si variées donnent à la ville son allure unique, si typique des cartes postales. Ici s'ouvre un tout autre monde, la vie y est diamétralement opposée à celle qui s'écoule en bas, sur El Plan. Les petits quartiers tranquilles, un par colline, se parcourent au gré de ruelles souvent inaccessibles en voiture. Le tracé de la voirie suit les courbes du terrain, et les lignes droites si typique des villes sud-américaines s'effacent tandis que s'impose le mouvement de la pente. Pauvres et riches se côtoient et vivent en voisin dans des maisons souvent un peu usées, parfois carrément délabrées mais au charme certain. La plupart ayant été édifiée durant l'âge d'or de la ville par de riches notables et autres armateurs et capitaines européens, elles affichent fièrement des caractéristiques typiques de la vieille Europe.
Pour desservir tous ces quartiers sur les hauteurs et éviter à leurs habitants d'incessants allers et retours le long des ruelles sinueuses et des interminables escaliers qui gravissent les cerros, on commença à construire à la fin du 19ème siècle de nombreux "ascensores", des funiculaires. On en comptait une bonne trentaine durant l'apogée de la ville mais il n'en reste aujourd'hui qu'une petite quinzaine en fonctionnement. Souvent délabrés et mal entretenus, il sont tout de même indissociables de la ville et de son histoire et font, aujourd'hui encore, sa renommée.



vendredi 8 avril 2011

Santiago de Chile, un aire de Europa

Arrivés à Santiago dans la matinée, nous sommes un peu déboussolés : cette grande métropole de plus de 7 millions d'habitants abrite plus du tiers de la population totale du Chili, et s'y repérer y est assez difficile. Surtout que nous n'y avons aucun point de chute. Un peu perdus au début, on finit par se trouver un endroit où loger pour pas trop cher, dans un quartier historique de la ville, peu à peu reconverti en quartier étudiant. Ici, les hôtels particuliers de la haute société chilienne du 19ème siècle côtoient les universités et autres centres culturels, les places et les parcs sont envahis par les étudiants à l'heure du déjeuner et l'ambiance y est plutôt détendue. Installés nous aussi dans une ancienne bâtisse reconvertie en auberge de jeunesse, nous parcourons les rues du "Barrio Brasil" et du centre de la capitale chilienne au gré de nos envies. Nous prenons quelques journées tranquilles pour découvrir et apprécier la qualité de vie des chiliens dont nous n'avions eu qu'un léger aperçu pour l'instant, trop occupés à s'envoyer en l'air à Iquique.
Bien qu'il s'agisse de la septième ville d'Amérique du Sud, on s'y sent plutôt bien. C'est une ville où il fait bon vivre, le climat est agréable et les gens sympathiques. Située sur une plaine coincée entre la Cordillère des Andes et la Cordillère côtière, la ville profite d'un climat méditerranéen assez sec. Nous retrouvons enfin un peu de végétation même s'il ne s'agit pour l'instant que de petits arbustes ras, souvent épineux, mais nous sommes quand même bien contents de sortir de la morosité des paysages du désert. Nous profitons donc des chaudes journées de l'été indien pour découvrir le centre ville de Santiago, et on s'y sentirait presque chez nous. On retrouve un style architectural proche de celui des grandes villes européennes, mélangeant les vieux quartiers du 19ème et les avenues commerçantes plus modernes. Le style de vie est lui aussi très proche du notre, tant au niveau gastronomique que culturel. Les cultures amérindiennes ancestrales n'ayant pas survécues au melting pot chilien, l'identité culturelle du pays est jeune et se veut proche de celles des pays occidentaux.
Mais après quelques jours de repos et de promenades en ville, on commence vite à tourner en rond. Nous rencontrons François, un contact recommandé par Manu, avec qui nous souhaitons partir en vol-rando dans les alentours. On se retrouve donc tous les trois sur une terrasse ensoleillée pour partager un repas et discuter des possibilités de vols. Bien que le climat soit plaisant, c'est déjà l'automne au Chili et cela complique un peu les choses pour voler dans la cordillère. Nous prenons tout de même rendez-vous pour une petite rando d'1h30 au-dessus de la ville. Au déco, malgré que la ville soit cachée par une épaisse brume, les conditions aérologiques sont calmes et nous permettent de profiter d'un joli vol tranquille et de redescendre à la voiture sans effort. Pour la première fois depuis le début de notre périple, nous volons en compagnie d'autres français, tous deux propriétaires de voiles Kaïlash de Nervures, marque de parapente pyrénéenne. D'après nos compagnons, jamais autant de Nervures n'ont volé en même temps dans le ciel chilien !





dimanche 3 avril 2011

En camino por el desierto de Atacama

Nous quittons donc Iquique dans le camion de Juan, sans même savoir où l'on va... Direction le Sud, on s'arrêtera là où ça nous plaira !
L'idée l'amuse et, comme il n'a pas de chargement, Juan décide de jouer les guides touristiques avec nous et de s'arrêter pour nous faire découvrir quelques sites en chemin. C'est ainsi que nous découvrons un vieux cimetière en plein désert, que nous prenons quelques photos du monument marquant le Tropique du Capricorne, puis que nous profitons d'un joli point de vue sur la Portada, une immense arche rocheuse dans le Pacifique, juste au nord d'Antofagasta. On aura la chance d'y admirer le coucher de soleil avant de reprendre la route, jusqu'à atteindre Antofagasta, notre destination finale pour cette journée en camion.
À l'arrivée, Juan décide de ne pas nous lâcher en pleine ville et nous offre de planter la tente dans l'enceinte de son entreprise pour y passer la nuit en sécurité. Malheureusement, son patron ne sera pas du même avis et il nous faudra trouver un endroit pour passer la nuit. Sans un sou en poche, il n'est pas envisageable d'aller dormir à l'hôtel et nous passerons la nuit sur une plage. Juan, décidé à nous aider jusqu'au bout, reprend son camion et nous fait traverser la ville afin que l'on puisse dormir en sécurité sur une plage appartenant à l'armée, juste en face d'une caserne. On s'y installe tant bien que mal, avant de recevoir la visite des militaires qui nous autorisent à y passer la nuit mais "sous notre propre responsabilité"... On y dormira donc appuyés contre une murette, entourés de groupes de jeunes venus là pour boire et fumer. La nuit ne fut donc pas de tout repos, et surtout très courte !! Au petit matin, nous remontons faire du stop sur la route pour continuer notre chemin vers le sud. Malheureusement, il ne passe pas grand monde un dimanche à cette heure matinale. Un véhicule s'arrêtera néanmoins après quelques dizaines de minutes d'attente, et surprise, il s'agit de Daniel, le douanier qui nous avait permis de passer la nuit au chaud à Ollagüe. Très contents de nous retrouver, il nous invite à prendre le petit déjeuner chez lui avant de nous conduire à l'embranchement de la "Ruta 5", situé à quelques kilomètres de la ville. Merci Daniel, sans aucun doute le douanier le plus sympa du Chili ! C'est toujours dans ces moments difficiles que les gens montrent le meilleur d'eux-mêmes, et nous permettent de changer une mauvaise expérience en un excellent souvenir !
Requinqués, nous nous retrouvons à nouveau au bord de la route, sauf que celle-ci est beaucoup plus fréquentée et nous n'avons même pas le temps de nous installer pour faire du stop qu'une voiture s'arrête pour nous proposer de nous emmener. Ni une ni deux, nos sacs sont dans la voiture et nous voilà partis pour 700 km de route en plein désert d'Atacama, le plus aride du monde. Pas un village, pas une station service le long de cette portion de route. Tomber en panne ici, ou devoir y faire du stop serait terrible, il n'y a pas un seul arbuste qui résiste à la chaleur et le paysage ne varie que du sable aux cailloux. Nous avons l'impression d'être sur la Lune, et nous voilà coincé dans dans cette voiture avec deux gars très bizarres ! Nous posant pleins de questions mal placées sur nos finances, nous voudrions nous enfuir au plus vite mais nous ne pouvons pas descendre en plein désert. Au bout de quelques heures, nous arrivons à Chañaral où nous descendons sans hésiter, soulagés de prendre nos distances avec nos deux compagnons de route.
Il est encore tôt et nous n'avons pas envie de moisir dans ce trou perdu, nous nous remettons rapidement à faire du stop mais après toute une après-midi à bouffer de la poussière, nous finissons par abandonner. Personne ne s'arrête, on commence à en avoir marre de ce désert, on prend alors un bus de nuit en direction de Santiago, la capitale du Chili. Au moins on passera une bonne nuit, bien installés tout en roulant vers le sud !


samedi 2 avril 2011

Iquique, la meca del parapente

Photo: C. Brisco
Après les galères des derniers jours, on méritait bien un peu de repos et surtout une bonne douche. Depuis Calama, un bus nous a directement emmené jusqu'à Iquique, où nous étions attendus de pied ferme par Kyle et Chelsea, nos deux amis canadiens rencontrés à Lima. Après avoir traversé le désert d'Atacama et rejoint la côte, nous arrivons au petit matin à Iquique, qui doit son nom au quechua "ique-ique" qui signifie lieu de repos. Ça tombe bien, c'est exactement ce dont nous avons besoin ! Et pour couronner le tout, Iquique est aussi connu comme l'un des meilleurs spots de parapente dans le monde ! Ici, pas besoin de se poser de questions, ça vole tous les jours.
On y retrouve donc nos amis canadiens et jeunes parapentistes, pour passer quelques jours à profiter du climat et des conditions de vols. Certes ce n'est pas la meilleure période de l'année pour s'amuser à faire quelques petits cross, mais au moins on peut s'y dégourdir les ailes tous les jours et en bonne compagnie !
Photo: C. Brisco
On a vite fait de s'installer au FlyPark, structure spécialement dédiée aux parapentistes de passage et en même pas deux jours, nous voilà déjà routiniers. Après un bon petit déjeuner à base de salade de fruits tropicaux et de tartines (on reste français avant tout !), notre groupe formé de canadiens, de suisses et de français se dirige en bus vers le déco de Alto Hospicio. Les bus vont même jusqu'à nous déposer au déco grâce à une petite bretelle de contournement aménagée exprès... Puis après un bon moment en l'air, quand l'ennui de tourner toujours dans les mêmes thermiques se fait sentir, on se pose soit aux portes du FlyPark, soit à l'entrée du marché pour y faire quatre courses... la vie est vraiment dure à Iquique !
Après un bon repas et une courte sieste, on prend tous les 6 le chemin de Palo Buque, l'immense site de soaring qui a fait la renommée d'Iquique dans le monde du parapente. Imaginez la dune du Pyla en version géante, et vous aurez une petite idée de ce qu'est Palo Buque. Ici tout est permis, c'est un fantastique terrain de jeux où l'on peut prendre 1000 mètres de gaz en quelques minutes seulement, juste au bord de la mer. Nombreux sont les pilotes d'accros qui viennent ici pour s'entraîner ou apprendre de nouvelles figures, et pour nous il s'agit là de passer des heures à jouer dans le sable avec nos voiles. Un passe-temps divertissant, certes, mais un crève le cœur quand on voit les quantités de sable accumulées dans les caissons de nos jouets !
Photo: C. Brisco
Les journées passent et se ressemblent, et chaque soirée est passée avec les copains à discuter de parapente devant quelques échantillons de bières locales et de gros quartiers de viande. On est tellement pris dans ce rythme, entre détente et divertissement, qu'on en oublie même qu'il y a une agglomération de plus de 300 000 habitants de l'autre côté des barrières du FlyPark, et l'un des plus grand ports commerciaux d'Amérique du Sud !
Photo: C. Brisco
Après une semaine passée à s'amuser à Iquique, il est temps pour nous de repartir. Nos amis remontent vers le nord tandis que nous entamons la descente le long de la "ruta 5", la colonne vertébrale du Chili. En fin de matinée, nous quittons donc notre chambre-conteneur et partons à pied jusqu'à la sortie de la ville pour faire un peu de stop. La chaleur est étouffante mais nous n'aurons pas à la supporter bien longtemps, car nous sommes très vite accueillis par Juan à bord de son camion. Mais ça, c'est une autre histoire...