Notre périple se poursuit, encore un peu plus au Sud, vers El Calafate. Balayée par un vent à décorner les bœufs et à défriser les moutons, la route, asphaltée depuis peu, serpente dans la steppe entre des lacs immenses hérissés d'icebergs et de gigantesques glaciers.
Un paysage désertique s'offre à nous : beaucoup de petits arbustes, presque pas d'arbres, quasiment aucun talus et il s'étend à perte de vue, parsemé de quelques estancias signalées par deux roues de chariot plantées au bord de la route en guise de portail d'entrée et dont les bâtiments en tôle blanche brillent au soleil. Et un ciel très changeant mais qui laisse souvent sans voix. Les guanacos jouent encore et toujours à courser notre véhicule sous l'oeil bienveillant des condors tandis que moutons, vaches et chevaux paissent dans des enclos de plusieurs milliers d'hectares. Pas de doutes, nous sommes bien en Patagonie !
L'arrivée à El Calafate est nettement moins magique, après avoir passé un espèce de péage/poste de douane où notre véhicule -et nos intentions- sont passés au peigne fin afin de savoir si l'on peut pénétrer ou pas en ville, nous débarquons dans une ville champignon, où encore une fois, tout est tourné vers le tourisme. Au départ, il s'agissait surtout d'un point de ralliement et d'approvisionnement pour les colons installés dans la région. Les convois de laines venus des estancias alentours avaient besoin d'une ville étape et c'est ainsi qu'est née El Calafate. La bourgade n'a été officiellement fondée qu'en 1927 afin de consolider le peuplement de la région. Ce n'est que dans les années 40 que la ville commença à prendre son essor avec l'implantation, en 1943, de l'intendance du Parque Nacional de los Glaciares créé six ans plus tôt. La ville doit son nom à un arbuste épineux typique du sud de la Patagonie qui donne des fleurs jaunes au printemps et des baies bleues-noires en été dont les argentins font une confiture très appréciée (un genre de myrtille en gros). Le dicton dit d'ailleurs que "celui qui mangera de ce fruit reviendra toujours en Patagonie".
Il n'y a donc pas grand chose à dire de cette ville qui s'étend sur les berges du Lago Argentino et qui doit sa renommée actuelle à sa proximité avec le fameux glacier Perito Moreno dont elle est l'unique point d'entrée.
Nous n'échappons pas à la règle puisque nous aussi sommes venus dans le but d'aller voir le glacier. Et qui sait peut-être que les conditions météo permettrons même un petit vol au-dessus du géant de glace. Nous quittons donc El Calafate très tôt alors qu'il fait encore nuit noire, pour parcourir les 70 et quelques km qui nous séparent de l'entrée du Parque Nacional de los Glaciares. Après avoir été soulagés des 100 pesos argentins par personne équivalents aux droits d'entrée au parc pour les étrangers, les derniers kilomètres de route se font dans les bois, sur une petite route sinueuse alors que le soleil commence à se lever.
Au détour d'un virage nous finissons par apercevoir la masse du glacier. Et cela dépasse largement toutes nos attentes. S'étendant sur plus de 250 km², le Perito Moreno est encore plus impressionnant que ce que l'on avait imaginé, son front de près de 8km de long et 170m de haut, dont plus de 70m émergés, avance sur un des bras du Lago Argentino à une vitesse de 2m/jour. Le ciel est gris et la lumière médiocre, mais le spectacle en vaut largement la peine. D'autant plus qu'à cette heure, à part les lièvres, les renards et quelques employés du parc nous sommes quasiment seuls à en profiter.
D'ailleurs, avec des conditions aérologiques exceptionnellement calmes pour la région, on ne peut pas s'empêcher de grimper à fond la caisse sur les hauteurs de la Peninsula Magallanes pour déballer les voiles.
La vue sur le glacier et sur le lac est superbe et, malgré une légère brise descendante, une bonne course permet de décoller sans problème. Le vol est tout simplement magique, on a l'impression de faire partie du décor, mais l'euphorie n'est que de courte durée car il faut rapidement penser à l'atterrissage. Entre le parking qui se remplit et les clairières marécageuses, l'atterro sera mouvementé ! On rejoint ensuite sans traîner la voiture pour y laisser le matériel, car il semblerait que les gardes du parc en aient après nous. On aura effectivement droit à une bonne réprimande car ici aussi, l'espace aérien du parc est protégé et donc interdit de vol. Heureusement qu'ils n'ont pas réussi à nous attraper sur le fait, les voiles étant déjà cachées dans la voiture, faute de quoi on aurait pu avoir "de graves problèmes"... rien que ça ! Mais en espérant tout de même pouvoir nous piéger, ils nous pisteront durant toute notre promenade face au Perito Moreno !
Nous nous approchons alors du glacier grâce à un judicieux système de passerelles en bois permettant de canaliser le flux de visiteurs et nous arrêtons régulièrement pour prendre des photos ou simplement admirer le Perito Moreno.
L'endroit est calme, le silence écrasant n'est rompu de temps à autre que par les grondements du glacier qui en avançant ne cesse de craquer. Régulièrement, des blocs plus ou moins gros se détachent du front du glacier dans un fracas épouvantable, semblable au tonnerre et s'écrasent dans le lac, 70m plus bas avant de partir à la dérive. Le soleil perçant peu à peu la couche de nuages, la glace renvoie alors des reflets lumineux passant par toutes les teintes de bleu. Après plusieurs heures à admirer ce spectacle et à jouer au jeu du chat et de la souris avec les gardes du parc, nous décidons de reprendre la route. Les bus de touristes commencent à affluer et le spectacle n'a alors plus du tout la même saveur...
Après un dernier arrêt dans le centre ville de El Calafate pour un dernier approvisionnement, une dernière tournée d'empanadas (sortes de chaussons fourrés de viande et de légumes cuits au four) et un remplissage du thermos d'eau chaude pour le maté, nous voilà repartis. Direction la côte Atlantique cette fois-ci. Même si nous sommes désormais sûrs et certains de ne pouvoir aller jusqu'à Ushuaïa, faute de temps et d'argent, il nous reste encore pas mal de choses à découvrir avant la fin du périple dans seulement quelques jours !
L'arrivée à El Calafate est nettement moins magique, après avoir passé un espèce de péage/poste de douane où notre véhicule -et nos intentions- sont passés au peigne fin afin de savoir si l'on peut pénétrer ou pas en ville, nous débarquons dans une ville champignon, où encore une fois, tout est tourné vers le tourisme. Au départ, il s'agissait surtout d'un point de ralliement et d'approvisionnement pour les colons installés dans la région. Les convois de laines venus des estancias alentours avaient besoin d'une ville étape et c'est ainsi qu'est née El Calafate. La bourgade n'a été officiellement fondée qu'en 1927 afin de consolider le peuplement de la région. Ce n'est que dans les années 40 que la ville commença à prendre son essor avec l'implantation, en 1943, de l'intendance du Parque Nacional de los Glaciares créé six ans plus tôt. La ville doit son nom à un arbuste épineux typique du sud de la Patagonie qui donne des fleurs jaunes au printemps et des baies bleues-noires en été dont les argentins font une confiture très appréciée (un genre de myrtille en gros). Le dicton dit d'ailleurs que "celui qui mangera de ce fruit reviendra toujours en Patagonie".
Il n'y a donc pas grand chose à dire de cette ville qui s'étend sur les berges du Lago Argentino et qui doit sa renommée actuelle à sa proximité avec le fameux glacier Perito Moreno dont elle est l'unique point d'entrée.
Nous n'échappons pas à la règle puisque nous aussi sommes venus dans le but d'aller voir le glacier. Et qui sait peut-être que les conditions météo permettrons même un petit vol au-dessus du géant de glace. Nous quittons donc El Calafate très tôt alors qu'il fait encore nuit noire, pour parcourir les 70 et quelques km qui nous séparent de l'entrée du Parque Nacional de los Glaciares. Après avoir été soulagés des 100 pesos argentins par personne équivalents aux droits d'entrée au parc pour les étrangers, les derniers kilomètres de route se font dans les bois, sur une petite route sinueuse alors que le soleil commence à se lever.
D'ailleurs, avec des conditions aérologiques exceptionnellement calmes pour la région, on ne peut pas s'empêcher de grimper à fond la caisse sur les hauteurs de la Peninsula Magallanes pour déballer les voiles.

Nous nous approchons alors du glacier grâce à un judicieux système de passerelles en bois permettant de canaliser le flux de visiteurs et nous arrêtons régulièrement pour prendre des photos ou simplement admirer le Perito Moreno.

Magnifique! Très impressionnant.
RépondreSupprimerOn se croit au bout du monde.
Maman Janny
Ils ne sont pas nombreux ceux qui peuvent se targuer d'avoir survolé le Perito Moreno en parapente.....parce-que vous êtes certainement les seuls à l'avoir fait. Félicitations !!
RépondreSupprimerRo
Merci, mais on est pas les premiers à l'avoir survolé...
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