vendredi 13 mai 2011

El Chaltén, el pueblo más jovén de la Argentina.

Nous arrivons à El Chaltén, fatigués et affamés. La pluie tombe sans discontinuer depuis notre départ de Tres Lagos, et avec une violence telle que la conduite en a été éprouvante. Nous nous attablons donc rapidement dans l'une des seules auberges encore ouverte à cette époque de l'année, où nous aurons aussi la chance de pouvoir profiter d'une chambre pour la nuit. Et bien que la chambre laisse entrer la pluie et les courants d'air, après les quelques jours passés sur la 40 dans un confort plus que sommaire, un vrai lit et une douche chaude s'avèrent être un luxe extrême pour nous.
Le lendemain, la pluie tombe toujours, mais nous profitons tout de même de quelques accalmies pour visiter le village et ses proches alentours. Fondé en octobre 1985, dans le but d'assoir la suprématie argentine sur ces contrées lointaines proches de la frontière chilienne (Chili et Argentine ont encore régulièrement du mal à définir la position exacte de leur frontière commune!). Situé au cœur du "Parque Nacional de Los Glaciares", ce village qui compte environ 400 habitants en été vit essentiellement du tourisme et de l'escalade et est donc littéralement désert en hiver. El Chaltén attire des randonneurs du monde entier venus dans l'espoir de pouvoir admirer la vue impressionnante, bien que souvent bouchée par les nuages, du Fitz Roy -ou Chaltén- et du Cerro Torre. Chaltén est d'ailleurs un nom d'origine Tehuelche signifiant montagne qui fume... c'est dire si son sommet est souvent dans les nuages ! Le secteur est parfaitement balisé, de nombreux sentiers parcourent la nature sauvage environnante et les gardes du parc veillent bien à faire respecter les consignes en matière de protection environnementale.
Dans ce petit village du bout du monde, on ne trouve pas grand chose d'autre que des infrastructures touristiques et des magasins de location de matériel de grimpe, tous déjà fermés, ce qui nous laisse imaginer le monde qu'il doit y avoir par ici en pleine saison ! Alors certes, nous on a la pluie mais au moins c'est calme. Toutefois, cette eau qui tombe sans s'arrêter depuis des jours a aussi de nombreux inconvénients : elle transforme les sentiers en ruisseaux et, ajoutée au froid, au gel et au vent qui s'abattent sur la région, rend l'accès à certain sites quasiment impossible. Nous partons donc en reconnaissance, sous la pluie, vers le "Chorillo del Salto", une cascade située à quelques kilomètres seulement du village. Cette modeste promenade aura au moins le mérite de nous faire prendre l'air. Après tout, on est surtout venus ici pour marcher et profiter de la nature. Sur place, rien de bien excitant, il s'agit en fait d'une simple cascade comme on en voit un peu partout. Mais alors que l'on s'apprêtait à regretter notre escapade sous la pluie, nous vivrons une des plus émouvantes rencontres que l'on puisse faire dans le secteur. Tandis qu'on essaye de s'approcher au plus près des chutes d'eau, des petits cris attirent notre attention. Dans notre dos, à quelques mètres de nous seulement, de l'autre côté du ruisseau, trois jeunes pumas perchés sur un rocher semblent appeller leur mère. Celle-ci n'est surement pas très loin de nous, mais avant même que l'on puisse s'en inquiéter, elle rejoint ses petits qui s'empressent alors de lui emboiter le pas pour mieux disparaître dans la végétation environnante. Après cette rencontre de quelques secondes, tous les doutes que l'on peut avoir quant à notre présence ici sont vite oubliés et nous rentrons au village émerveillés comme des gamins pourrait l'être au matin de noël !
Le jour suivant, le déluge s'arrête enfin mais les nuages sont toujours là, et on en viendrait presque à douter de l'existence du Fitz Roy dont on n'aperçoit même pas la silhouette. Nous décidons quand même de partir en balade. Nous choisissons une rando assez facile, sans trop de dénivelé histoire d'éviter les ennuis dus aux intempéries, et partons en direction du Cerro Torre et de la Laguna du même nom. Le chemin est magnifique bien que souvent transformé en torrent. Nous profitons dès le départ du calme qui règne dans les forêts entourant El Chaltén, et notre expérience de la veille nous pousse à chercher partout les traces du puma qui, bien qu'il soit craintif et timide, partage son territoire avec les aventuriers de passage et n'hésite pas à montrer sa présence, que se soit par une crotte laissée en évidence au bord du sentier ou par une empreinte imprimée dans la boue.
Mais on ne peut être chanceux deux jours de suite et nous arrivons sur les berges de la laguna Torre sans recroiser son regard. Malgré le froid glacial qui sévit ici, nous profitons un long moment du spectacle du glacier qui descend dans la lagune, de nos premiers icebergs et des aiguilles de granite qui apparaissent et disparaissent au gré des nuages. Difficile de s'imaginer que derrière cette chaine de pics si particuliers, s'étend une véritable mer de glace dont est issu ce glacier. En effet, sur ces territoires disputés par l'Argentine et le Chili, se trouve un plateau d'une altitude moyenne de 1500 mètres entièrement couvert de glace, "el Campo de Hielos Continentales Patagonicos", troisième plus grand champ de glace du monde après l'Antarctique et le Groënland. Mais le ciel s'assombrit vite et le temps étant vraiment imprévisible, il nous faut nous hâter un peu pour rentrer et c'est sous nos premiers flocons de l'hiver que nous rentrons à l'auberge.
Ce n'est qu'au matin du dernier jour que nous découvrons enfin ce qui fait la renommée de El Chaltén et motive tant d'alpinistes de part le monde. Le Fitz Roy, l'une des plus impressionnantes montagnes au monde, et sans doute aussi l'une des plus difficile à gravir. Du haut de ses 3405 mètres d'altitude, il domine toute la région. Conquis pour la première fois le 1er février 1952 par les alpinistes français Lionel Terray et Guido Magnone, ce pic aux parois extrèmement verticales se révèle donc enfin sous son plus beau jour, baigné dans les lueurs dorés du soleil levant et dans un ciel sans nuage. Le spectacle est à la hauteur de sa réputation, tellement magnifique que nous ne pouvons en détourner nos yeux. Perchés sur une falaise qui domine la ville, nous observons le ballet des aigles et des condors qui jouent dans les ascendances, aux premières loges du spectacle. Impossible pour nous de voler, l'aérologie est bien trop instable pour les piètres oiseaux que nous sommes, mais nous envions ces rapaces qui jouent des heures durant dans ce cadre magique !




Llegamos a El Chaltén, cansados y muertos de hambre. La lluvia cae sin interrupción desde nuestra salida de Tres Lagos, y con tanta violencia que manejar fue agotador. Nos sentamos rápidamente en la mesa de uno de los pocos hostales abierto todavía en esta epoca del año, donde también tendremos la posibilidad de poder disfrutar de una habitación para la noche. Y aunque el cuarto deja entrar la lluvia y las corrientes de aire, después de algunos días pasados sobre la 40 con una comodidad más que sumaria, una verdadera cama y una ducha caliente son un lujo extremo para nosotros.
El día siguiente, la lluvia sigue cayendo, pero nos aprevechamos sin embargo de algunas calmas momentáneas para visitar el pueblo y sus alrededores próximos. ¡ Fundado en octubre de 1985, con el fin de asentar la supremacía argentina sobre estas comarcas lejanas próximas de la frontera chilena (Chile y Argentina todavía les cuesta regularmente definir la posición exacta de su frontera común!). Situado en el corazón del "Parque Nacional de Los Glaciares", este pueblo que cuenta cerca de 400 habitantes en verano esencialmente vive del turismo y de la escalada y es realmente desierto en invierno. El Chaltén atrae a caminantes del mundo entero venidos con la esperanza de poder admirar la vista impressionante, aunque a menudo tapada por las nubes, sobre el Fitz Roy -o Chaltén- y el Cerro Torre. Chaltén es en realidad un nombre de origen Tehuelche que significa montaña que fuma... ¡ Es decir si su cumbre se encuentra a menudo en las nubes ! El sector es perfectamente balizado, numerosas sendas recorren la naturaleza salvaje cercana y los guardias del parque velan a hacer respetar bien las reglas en materia de protección medioambiental.
¡ En este pequeño pueblo del fin del mundo no encontramos muchas otras cosas que infraestructuras turísticas y tiendas de alquiler de material de escalada, todas ya cerradas, lo qué nos deja imaginar la cantidad de gente que debe haber por aquí en temporada alta ! Entonces por cierto, a nosotros nos toca la lluvia pero por lo menos es tranquilo. No obstante, esta agua que derriba sin pararse desde hace días también trae numerosos inconvenientes: transforma las sendas en arroyos y, añadida al frío, a la helada y al viento que se abaten sobre la región, vuelve el acceso a cierto sitios casi imposible. Salimos pues a explorar los alrededores, bajo la lluvia, hacia el "Chorillo del Salto", una cascada situada a unos kilómetros solamente del pueblo. Este modesto paseo tendrá por lo menos el mérito de hacernos tomar aire fresco. Después de todo, vinimos aquí sobre todo para caminar y disfrutar de la naturaleza. Al llegar, nada muy excitante, se trata de hecho de una simple cascada como se pueden ver por todas partes. Pero mientras que estabamos a punto de lamentar nuestra escapada bajo la lluvia, viviremos uno de los encuentros más emocionantes que se pueda hacer en el sector. Mientras que tratamos de acercarnos lo mas cerca posible de los saltos de agua, unos pequeños gritos llaman nuestra atención. Detrás de nosotros, a algunos metros solamente, al otro lado del arroyo, tres jóvenes pumas posados en un peñasco parecen llamar su madre. Ésta seguramente se encuentra no muy lejos de nosotros, pero antes de que podamos inquietarnos por eso, ella alcanza sus crias y todos que se apresuran entonces para desaparecer en la vegetación cercana. ¡ Después de este encuentro de algunos segundos, algunos minutos a lo más, todas las dudas que podiamos tener en cuanto a nuestra presencia aquí son rápidamente olvidadas y volvemos al pueblo maravillados como unos niños podrían serlo en el día de navidad !
El día siguiente, el diluvio para por fin pero las nubes siempre están allí y casi podriamos dudar de la existencia del Fitz Roy hasta no se percibe ni su silueta. Decidimos a pesar de todo irnos de paseo. Escogemos una senda bastante fácil, sin exceso de desnivelado con objeto de evitar los problemas debidos a las inclemencias, y nos vamos con destino al Cerro Torre y a la Laguna del mismo nombre. La caminata es hermosa aunque las sendas se hayan transformado en torrentes. Y disfrutamos desde el principio de la calma que reina en los bosques que rodean a El Chaltén. Nuestra experiencia del día anterior nos hace buscar por todas partes los rastros del puma que, aunque sea temeroso y tímido, comparte su territorio con los aventureros de paso y no vacile en mostrar su presencia, sea por una cagarruta dejada en evidencia al borde de la senda o por una huella imprimida en el lodo. Pero no podemos ser afortunados dos días consecutivos y llegamos sobre las orillas de la laguna Torre sin recruzar su mirada. A pesar del frío glacial que actúa con rigor aquí, es sólos, una vez más, que disfrutamos del glaciar que desciende en la laguna, de nuestros primeros icebergs y de las agujas de granito que aparecen y desaparecen a merced del baile de las nubes. Difícil de imaginarse que detrás de esta cadena de picos tan particulares, se extiende un verdadero mar de hielo del que se deriva este glaciar. En efecto, sobre estos territorio disputados por Argentina y Chile se encuentra una meseta de una altitud media de 1500 metro cubierta de hielo, el Campo de Hielos Continentales Patagonicos, tercero campo de hielo más grande en el mundo después de Antártida y Groenlandia. Pero el cielo se ensombrece rápidamente y el clima siendo verdaderamente imprevisible, debemos apresurarnos un poco para volver y es bajo nuestros primeros copos de nieve del invierno que regresamos al hostal.
Es sólo en la mañana del último día que descubrimos por fin lo que hace la fama de El Chaltén y motiva a tantos alpinistas en el mundo. El Fitz Roy, una de las montañas más impresionantes en el mundo, y sin duda también una de las más difíciles de subir. Desde sus 3405 metros de altitud domina toda la región. Conquistando por primera vez el 1 de febrero de 1952 por los alpinistas franceses, Lionel Terray y Guido Magnone, este pico a las paredes extremadamente verticales se revela por fin y nos muestra su más bella figura, bañando en las luces doradas del sol naciente y en un cielo totalmente despejado. El espectáculo es la altura de su reputación, tan hermoso que no podemos apartar nuestros ojos. Posados en un acantilado que domina la ciudad, observamos el ballet de las águilas y de los cóndores que juegan en las ascendencias, en primera linea para el espectáculo. ¡ Para nosotros es imposible volar, la aerología es demasiado inestable para las pobres aves que somos, pero envidiamos estas aves rapaces que juegan durante horas en este marco tan mágico !

1 commentaire:

  1. Félitations! Il faut du courage de continuer avec bon humeur dans des conditions météorologiques si mauvaises. Mais vos peines sont largement récompensés. Vous aurez un sac bien rempli de très bons souvenirs. je vous envie.
    Maman Janny

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