Nous rejoignons la côte Atlantique au niveau de Rio Gallegos, une étape qui semblait essentielle à notre périple il y a encore quelques semaines, mais qui est maintenant devenue un simple point de ravitaillement. En effet, sa position géographique en fait un point d'accès idéal au "Parque Nacional de los Glaciares", et une étape stratégique sur la route du détroit de Magellan et de la Terre de Feu. Contraints d'abandonner l'idée de rallier Ushuaïa, la ville la plus Australe du continent, faute de temps mais aussi d'argent, nous ne nous attardons pas en ville. D'autant plus qu'il ne nous reste que quelques jours avant de devoir rendre la voiture à près de 1800 km de là, à Neuquén.
Après quelques courses et un plein d'essence, nous repartons donc pour le nord en longeant la côte Atlantique sur la "Ruta 3". Axe tout aussi important que la "Ruta 40", voire plus, puisque qu'il relie l'extrême sud du pays à la capitale tout en longeant la côte Atlantique et ses nombreux ports, la Ruta 3 est quant à elle asphaltée sur la totalité de son parcours. Beaucoup plus fréquentée, empruntée par de nombreux camions, elle n'en est pas moins le théâtre des spectaculaires courses de guanacos avec les véhicules ! Les malheureuses victimes de ces jeux dangereux balisant tristement les abords de la route.
Côtoyant l'Atlantique sur un tracé quasi rectiligne, nous roulons à présent en plein milieu de la Pampa patagone. Partout autour de nous ce n'est que planitude, ponctuée ça et là par quelques troupeaux de moutons et autres arbustes épineux. Le paysage, battu par les vents, s'étend à perte de vue avec pour seuls repères la route dessinant une ligne droite qui semble se prolonger à l'infini et les interminables clôtures séparant les immenses enclos à moutons de la route.
450 kilomètres et 3 virages plus loin, nous voilà à un embranchement qui mène vers le "Monumento Nacional Bosque Petrificado". Intrigués par ce nom repéré sur la carte déjà bien avant notre départ de métropole, et sans doute aussi un peu lassés par tous ces kilomètres d'asphalte, nous partons donc à la découverte de cet endroit étonnant. Après un bivouac qui débutera à la belle étoile en bord de piste, et se terminera entassés dans la voiture à cause d'une averse nocturne, nous reprenons notre chemin au petit matin vers la forêt pétrifiée. Après 50 km de piste de "ripio" (ces gravillons entassés là en guise de route), nous arrivons devant la maison de la gardienne du parc. L'accueil est chaleureux et nous sommes aussitôt invités à entrer dans le petit musée adjoint au site avant de parcourir le sentier qui serpente entre les immenses troncs d'araucaria... fossilisés ! Difficile à imaginer, mais tous ces troncs autour de nous sont en fait d'énormes roches ! Il y a environ 150 millions d'années, à la place de ce paysage aux teintes ocres de volcans éteints et de "mesas" (collines au sommet plat), s'étendait une immense forêt où existaient des arbres gigantesques mesurant plus de 100 m de haut et vieux de plus de 1000 ans. On parle là d'une époque où steppe et cordillère des Andes n'existaient pas encore. Au cours d'une période de grande activité volcanique, les arbres succombèrent à des vents très violents et furent ensevelis sous les cendres et la lave. Suite à l'infiltration des eaux de pluie il furent ensuite pétrifiés, et grâce à l'érosion naturelle ils sont désormais de nouveau à l'air libre. Le phénomène est impressionnant, non seulement par la taille des fossiles, mais aussi de par leur qualité : ce n'est qu'en les touchant qu'on se rend compte que ces troncs, bûches et brindilles sont en réalité des cailloux. Plus tard, la région fût habitée par les premier humains du continent et les alentours regorgent de peintures rupestres et autres pointes de flèches vieilles de plus de 10 000 ans. Autant dire qu'entre l'histoire du lieu et le paysage qui nous entoure on se sent vraiment minuscules... Et on est pas déçu de ce petit détour au nom si mystérieux !
Nous reprenons ensuite la Ruta 3 pour la Réserve de Punta Tombo, qui abrite la plus grande colonie de "pinguinos" de Magellan du continent avec plus d'un million d'individus. Bien que leur période de nidification soit terminée et que les pingouins débutent alors leur migration vers des eaux plus froides, nous espérons tout de même pouvoir observer quelques retardataires pas encore partis vers leurs quartiers d'hiver. Nous quittons donc à nouveaux la Ruta 3 en direction de l'océan pour une centaine de kilomètres de "ripio". Loin d'être la pire portion de piste que notre véhicule a subit depuis le début du périple, ce sera pourtant celui qui aura sa peau puisque les cailloux bondissant auront raison de la pompe à carburant située sous la voiture, dans la seule zone non-renforcée du dessous-de-caisse de notre Corsa... Et là, bien qu'on n'y connait rien en mécanique, une seule évidence : la voiture ne bougera pas de si tôt, et nous sommes au milieu de nulle part ! La dernière estancia croisée est à plusieurs dizaines de kilomètres et la nuit commence à tomber, tant pis pour les pinguinos il nous faudra passer la nuit là et attendre le lever du jour pour partir chercher de l'aide.
Par chance, le lendemain matin, alors que nous nous apprêtons à partir à pied jusqu'à l'estancia, un pick-up vient à notre secours. Il s'agit d'un braconnier et de sa famille en pleine chasse au guanaco. Après avoir tenté de réparer notre voiture avec des morceaux de durites coupés sur son propre moteur, notre dépanneur se propose de nous remorquer jusqu'au premier garage, c'est à dire à Trelew à plus de 100 kilomètres de là ! N'ayant pas de corde, nous fabriquons vite fait, à l'aide des sangles de serrage de nos voiles et de quelques flammes (morceaux de tissu de parapente dont on se sert pour voir la direction du vent), un système permettant de tracter la voiture sur la piste jusqu'à une estancia où nous empruntons une vraie corde. Les 80 kilomètres restant jusqu'à Trelew seront parcourus tranquillement, au gré des nombreux arrêts que nous faisons pour récupérer la viande des guanacos abattus par notre dépanneur. La chasse au Guanaco étant limitée à un animal par famille, notre ami se doit de faire vite mais surtout de ne prendre que les morceaux de valeur sur les bêtes chassées. Mathieu sera donc mis à contribution en tant que porteur de gibier, le tout en essayant de ne pas se faire repérer depuis la route ! Nous finissons quand même par arriver à Trelew, où le premier arrêt sera chez nos compagnons de route qui décident alors de nous inviter à manger avec eux une fois la voiture réparée. Bien sûr, trois européens qui négocient une réparation rapide sur une voiture de location un dimanche ne font pas le poids face à un garagiste capable de nous clouer là pour plusieurs jours, et nous nous retrouvons amputés d'une bonne partie du budget restant pour la fin du voyage. Mais comme toujours dans cette aventure que nous vivons depuis plusieurs mois maintenant, chaque malheur apporte son lot de bonnes surprises et la soirée que nous passons chez nos hôtes à déguster viande de guanaco grillée et bières fraiches restera mémorable. Encore une fois, la solidarité et l'amitié légendaire qui sévissent dans ces contrées reculées et hostiles nous aurons permis de faire une belle rencontre. Alors certes pas de manchots, mais de nouveaux amis et de nouvelles expériences, il n'en fallait pas plus pour nous ravir ! D'autant plus que sans eux nous serions surement encore en train d'errer au gré des pistes à la recherche d'une aide quelconque. Même s'ils insistent pour que nous passions la nuit chez eux, quitte à faire dormir leur fille dans le salon pour que nous profitions de sa chambre, nous n'osons abuser de leur hospitalité et reprenons la route au milieu de la nuit direction la Peninsula Valdes où nous esperons bivouaquer discrètement. Quelques kilomètres plus loin et quelques dizaines de pesos en moins dans les poches, nous entrons enfin dans cette zone protégée qu'est la Peninsula Valdes avec l'espoir d'y voir les fameux manchots que nous avons ratés à Punta Tombo, et surtout les baleines qui commencent à arriver dans le Golfe Nuevo qui leur sert de nurserie.
Après une nuit à la belle étoile, nous entamons le tour de la peninsule. Tout au long de la journée, nous croisons de nombreux éléphants de mer et autres phoques qui se dorent la pilule au soleil sur les plages tandis que renards gris, ñandus, pichis (petit tatou) et mouffettes essayent tant bien que mal de se camoufler dans la végétation rase et éparse de la steppe. Encore une fois, nous profitons de ce spectacle entre nous, basse saison oblige, nous sommes parmis les rares touristes à oser affronter les vents glaciaux du bord de mer. Les premières baleines sont bien là, suivies de près par les orques mais la houle nous empèchera de les observer depuis la terre, l'excursion en bateau avec un tour operator quelconque n'étant une fois de plus pas dans notre optique. Après avoir fait le tour de ce petit bout de terre uni au continent par l'isthme Carlos Ameghino, nous reprennons la ruta 3 vers le nord et plus précisément vers Neuquén où nous arrivons juste à temps pour déposer la voiture et prendre un bus de nuit vers Mar Del Plata, fameuse station balnéaire au sud de Buenos Aires où nous espérons renouer un peu avec la civilisation moderne après ces semaines de road-trip et de bivouacs en Patagonie.
Après quelques courses et un plein d'essence, nous repartons donc pour le nord en longeant la côte Atlantique sur la "Ruta 3". Axe tout aussi important que la "Ruta 40", voire plus, puisque qu'il relie l'extrême sud du pays à la capitale tout en longeant la côte Atlantique et ses nombreux ports, la Ruta 3 est quant à elle asphaltée sur la totalité de son parcours. Beaucoup plus fréquentée, empruntée par de nombreux camions, elle n'en est pas moins le théâtre des spectaculaires courses de guanacos avec les véhicules ! Les malheureuses victimes de ces jeux dangereux balisant tristement les abords de la route.
Côtoyant l'Atlantique sur un tracé quasi rectiligne, nous roulons à présent en plein milieu de la Pampa patagone. Partout autour de nous ce n'est que planitude, ponctuée ça et là par quelques troupeaux de moutons et autres arbustes épineux. Le paysage, battu par les vents, s'étend à perte de vue avec pour seuls repères la route dessinant une ligne droite qui semble se prolonger à l'infini et les interminables clôtures séparant les immenses enclos à moutons de la route.
450 kilomètres et 3 virages plus loin, nous voilà à un embranchement qui mène vers le "Monumento Nacional Bosque Petrificado". Intrigués par ce nom repéré sur la carte déjà bien avant notre départ de métropole, et sans doute aussi un peu lassés par tous ces kilomètres d'asphalte, nous partons donc à la découverte de cet endroit étonnant. Après un bivouac qui débutera à la belle étoile en bord de piste, et se terminera entassés dans la voiture à cause d'une averse nocturne, nous reprenons notre chemin au petit matin vers la forêt pétrifiée. Après 50 km de piste de "ripio" (ces gravillons entassés là en guise de route), nous arrivons devant la maison de la gardienne du parc. L'accueil est chaleureux et nous sommes aussitôt invités à entrer dans le petit musée adjoint au site avant de parcourir le sentier qui serpente entre les immenses troncs d'araucaria... fossilisés ! Difficile à imaginer, mais tous ces troncs autour de nous sont en fait d'énormes roches ! Il y a environ 150 millions d'années, à la place de ce paysage aux teintes ocres de volcans éteints et de "mesas" (collines au sommet plat), s'étendait une immense forêt où existaient des arbres gigantesques mesurant plus de 100 m de haut et vieux de plus de 1000 ans. On parle là d'une époque où steppe et cordillère des Andes n'existaient pas encore. Au cours d'une période de grande activité volcanique, les arbres succombèrent à des vents très violents et furent ensevelis sous les cendres et la lave. Suite à l'infiltration des eaux de pluie il furent ensuite pétrifiés, et grâce à l'érosion naturelle ils sont désormais de nouveau à l'air libre. Le phénomène est impressionnant, non seulement par la taille des fossiles, mais aussi de par leur qualité : ce n'est qu'en les touchant qu'on se rend compte que ces troncs, bûches et brindilles sont en réalité des cailloux. Plus tard, la région fût habitée par les premier humains du continent et les alentours regorgent de peintures rupestres et autres pointes de flèches vieilles de plus de 10 000 ans. Autant dire qu'entre l'histoire du lieu et le paysage qui nous entoure on se sent vraiment minuscules... Et on est pas déçu de ce petit détour au nom si mystérieux !
Nous reprenons ensuite la Ruta 3 pour la Réserve de Punta Tombo, qui abrite la plus grande colonie de "pinguinos" de Magellan du continent avec plus d'un million d'individus. Bien que leur période de nidification soit terminée et que les pingouins débutent alors leur migration vers des eaux plus froides, nous espérons tout de même pouvoir observer quelques retardataires pas encore partis vers leurs quartiers d'hiver. Nous quittons donc à nouveaux la Ruta 3 en direction de l'océan pour une centaine de kilomètres de "ripio". Loin d'être la pire portion de piste que notre véhicule a subit depuis le début du périple, ce sera pourtant celui qui aura sa peau puisque les cailloux bondissant auront raison de la pompe à carburant située sous la voiture, dans la seule zone non-renforcée du dessous-de-caisse de notre Corsa... Et là, bien qu'on n'y connait rien en mécanique, une seule évidence : la voiture ne bougera pas de si tôt, et nous sommes au milieu de nulle part ! La dernière estancia croisée est à plusieurs dizaines de kilomètres et la nuit commence à tomber, tant pis pour les pinguinos il nous faudra passer la nuit là et attendre le lever du jour pour partir chercher de l'aide.
Par chance, le lendemain matin, alors que nous nous apprêtons à partir à pied jusqu'à l'estancia, un pick-up vient à notre secours. Il s'agit d'un braconnier et de sa famille en pleine chasse au guanaco. Après avoir tenté de réparer notre voiture avec des morceaux de durites coupés sur son propre moteur, notre dépanneur se propose de nous remorquer jusqu'au premier garage, c'est à dire à Trelew à plus de 100 kilomètres de là ! N'ayant pas de corde, nous fabriquons vite fait, à l'aide des sangles de serrage de nos voiles et de quelques flammes (morceaux de tissu de parapente dont on se sert pour voir la direction du vent), un système permettant de tracter la voiture sur la piste jusqu'à une estancia où nous empruntons une vraie corde. Les 80 kilomètres restant jusqu'à Trelew seront parcourus tranquillement, au gré des nombreux arrêts que nous faisons pour récupérer la viande des guanacos abattus par notre dépanneur. La chasse au Guanaco étant limitée à un animal par famille, notre ami se doit de faire vite mais surtout de ne prendre que les morceaux de valeur sur les bêtes chassées. Mathieu sera donc mis à contribution en tant que porteur de gibier, le tout en essayant de ne pas se faire repérer depuis la route ! Nous finissons quand même par arriver à Trelew, où le premier arrêt sera chez nos compagnons de route qui décident alors de nous inviter à manger avec eux une fois la voiture réparée. Bien sûr, trois européens qui négocient une réparation rapide sur une voiture de location un dimanche ne font pas le poids face à un garagiste capable de nous clouer là pour plusieurs jours, et nous nous retrouvons amputés d'une bonne partie du budget restant pour la fin du voyage. Mais comme toujours dans cette aventure que nous vivons depuis plusieurs mois maintenant, chaque malheur apporte son lot de bonnes surprises et la soirée que nous passons chez nos hôtes à déguster viande de guanaco grillée et bières fraiches restera mémorable. Encore une fois, la solidarité et l'amitié légendaire qui sévissent dans ces contrées reculées et hostiles nous aurons permis de faire une belle rencontre. Alors certes pas de manchots, mais de nouveaux amis et de nouvelles expériences, il n'en fallait pas plus pour nous ravir ! D'autant plus que sans eux nous serions surement encore en train d'errer au gré des pistes à la recherche d'une aide quelconque. Même s'ils insistent pour que nous passions la nuit chez eux, quitte à faire dormir leur fille dans le salon pour que nous profitions de sa chambre, nous n'osons abuser de leur hospitalité et reprenons la route au milieu de la nuit direction la Peninsula Valdes où nous esperons bivouaquer discrètement. Quelques kilomètres plus loin et quelques dizaines de pesos en moins dans les poches, nous entrons enfin dans cette zone protégée qu'est la Peninsula Valdes avec l'espoir d'y voir les fameux manchots que nous avons ratés à Punta Tombo, et surtout les baleines qui commencent à arriver dans le Golfe Nuevo qui leur sert de nurserie.
Après une nuit à la belle étoile, nous entamons le tour de la peninsule. Tout au long de la journée, nous croisons de nombreux éléphants de mer et autres phoques qui se dorent la pilule au soleil sur les plages tandis que renards gris, ñandus, pichis (petit tatou) et mouffettes essayent tant bien que mal de se camoufler dans la végétation rase et éparse de la steppe. Encore une fois, nous profitons de ce spectacle entre nous, basse saison oblige, nous sommes parmis les rares touristes à oser affronter les vents glaciaux du bord de mer. Les premières baleines sont bien là, suivies de près par les orques mais la houle nous empèchera de les observer depuis la terre, l'excursion en bateau avec un tour operator quelconque n'étant une fois de plus pas dans notre optique. Après avoir fait le tour de ce petit bout de terre uni au continent par l'isthme Carlos Ameghino, nous reprennons la ruta 3 vers le nord et plus précisément vers Neuquén où nous arrivons juste à temps pour déposer la voiture et prendre un bus de nuit vers Mar Del Plata, fameuse station balnéaire au sud de Buenos Aires où nous espérons renouer un peu avec la civilisation moderne après ces semaines de road-trip et de bivouacs en Patagonie.
Encore une fois étonnée par l'hospitalité des Sud-Américains! Quelle exploit! J'ai beaucoup aimée le "look" sur le visage du braconnier de passage. Comment peuvent vivre ces gens au milieu de nulle part. Est-ce qu'ils ont des enfants? Vont-ils en école?
RépondreSupprimerMaman Janny
La débrouille et l'entraide sont indispensable pour survivre dans les coins les plus reculés de Patagonie.
SupprimerA l'origine, les estancias étaient de très grandes exploitations regroupant plusieurs familles ce qui leur permettait de s'organiser pour l'école. De nos jours les estancias les plus isolées sont souvent désertées, il n'y a plus que les terres qui sont utilisées pour les moutons et les familles partent s'installer dans les villes et villages alentours, parfois à plusieurs centaines de kilomètres. Il n'y a plus que les anciens qui restent vivre sur place.
De plus, l'éducation en Argentine, est d'une très grande qualité et l'école est gratuite, ce qui est rare en Amérique du Sud, les enfants vont donc bien en cours, même si c'est parfois compliqué pour eux.