Nous quittons Ayacucho un peu déçus de n'avoir pu y voler, mais contents d'avoir découvert la ville et ses habitants et d'y avoir fait la connaissance de Tessa et Christoph. Après quasiment 24 heures de route, la plupart sur piste, nous arrivons enfin dans la capitale de l'empire Inca, Cusco. Aujourd'hui capitale de l'empire touristique péruvien, il nous est difficile d'y trouver un endroit sympathique et au tarif abordable pour se loger ! Nous finissons quand même par y parvenir et dormirons donc quelques nuits dans un ancien poulailler reconverti en chambre d'hôtel...
Nous passerons nos premiers jours en ville à parcourir les ruelles du centre colonial et à découvrir les sites incas des alentours. Bien que Cusco soit magnifique, elle est victime de son succès et s'est transformée en paradis du dollars. L'ambiance dans le centre est assez désagréable, on se fait en permanence harceler que ce soit pour nous vendre des packages touristiques, ou pour nous offrir des entrées en boite de nuit. Il est même difficile d'y trouver autre chose à manger que de la pizza pour un prix décent ! Et malgré que l'on soit très bien accueillis par les hôtesses de l'office du tourisme, les tarifs sont si prohibitifs que l'envie de découvrir le patrimoine culturel de la région est vite anéantie. Le climat n'arrange en rien les choses puisque la pluie est au rendez-vous tous les jours, et nous aurons même droit à quelques beaux orages tropicaux.
Mais on ne se laisse pas abattre pour autant et on décide d'essayer de découvrir un maximum de choses par nous même, en évitant tant que possible les circuits touristiques. C'est ainsi que l'on se retrouve dans un bus local pour parcourir la dizaine de kilomètres qui nous sépare du complexe archéologique de Tambomachay, pour revenir ensuite à pied tout en visitant les autres sites situés le long du trajet. Malheureusement, on ne pourra éviter les frais d'accès aux 4 différents sites qui s'élèvent tout de même à 70 nuevo soles (un peu moins de 20 €), une petite fortune à l'échelle du pays.
"Passeport touristique" en main, nous voilà donc partis pour un voyage dans le temps, à la découverte de Tambomachay, centre de culte de l'eau et de régénération de la terre, formé de murs et de fenêtres aux formes trapézoïdales, ainsi que de canaux provenant d'une source d'où coule une eau cristalline. Nous traversons ensuite la route pour visiter le "Fort Rouge", Puka Pukara. Parfaitement situé sur la route qui va de Cusco à la Vallée Sacrée, il servait de poste de contrôle et probablement aussi de centre administratif et militaire contrôlant les allées et venues entre Cusco et les villages de la Vallée Sacrée. Nous remontons ensuite la route sur quelques kilomètres avant d'arriver à Q'Enko, "le labyrinthe". Datant de l'an 1500 après J.C, ce site ressemble au premier abord à une carrière de pierres. Vu du dessus le site n'a rien d'exceptionnel, mais lorsqu'on le contourne, on y découvre une petite esplanade avec un énorme rocher représentant un crapaud, symbole de la fertilité, derrière lequel on trouve des galeries souterraines dans lesquelles avaient lieu des cérémonies en honneur au Soleil, à la Lune et aux Étoiles.
Plus loin sur le chemin du retour, on arrive enfin au plus important site de Cusco. Dominant la ville, le Complexe Cérémoniel de Sacsayhuamán, à cause de son immensité, fût d'abord considéré lors de la conquête espagnole comme une édification militaire. Il s'agit en fait d'une construction religieuse où l'on célèbre chaque année l'Inti Raymi, ou Fête du Soleil. On y est d'abord interpellés par la majestuosité des constructions et leur style imposant, puis, en regardant dans le détail, on s'aperçoit que tout est calculé, minutieusement planifié. Outre l'impressionnant agencement des énormes pierres propre à l'architecture Inca, le site représente, vu du ciel, la tête d'un puma dont la ville est le corps ! Notre visite sera finalement écourtée par les orages qui grondent alentour, et nous nous pressons de rentrer en ville par l'ancien chemin Inca reliant Sacsayhuamán au vieux centre de Cusco pour nous mettre à l'abri de la pluie.
Reste ensuite le gros morceau, l'attraction phare du disneyland inca, le fameux Machu Picchu. La solution la plus simple et la plus rapide pour y aller est le chemin de fer, tenu par une entreprise péruvienne dont les capitaux sont européens, et qui fait payer le billet aller-retour plus de 100 dollars (environ 100 €). Plus longs, plus intéressants et un peu moins coûteux, il existe deux treks permettant de monter Machu Picchu, tout en rencontrant d'autres sites archéologiques sur la route, le Salkantay et le très couru Inca Trail. Mais n'ayant pas autant de temps ni d'argent à dépenser, nous nous sommes rabattus sur la solution alternative soufflée par le cousin de Mathieu. C'est ainsi que le lendemain matin, nous prenons un bus à 8 heures en direction de Quillabamba. Seuls blancs dans ce bus, nous faisons un bout de route dans la Vallée Sacrée avant de faire un grand détour jusqu'au village de Santa Maria, où nous arrivons au bout de 8 heures. De là, nous montons dans un minibus avec quelques autres blancs pour remonter la piste jusqu'à "hidroelectrica", la centrale hydroélectrique située au bout du chemin de fer. Nous marchons ensuite sur 10 kilomètres le long des rails, sous la pluie et avec la nuit, pour arriver à Aguas Calientes, le village situé au pied du Machu Picchu. Essentiellement constitué d'hôtels et de restaurants, il nous faudra une demi-heure de négociations pour trouver un hôtel à un prix décent, et avec ce qui nous manquait depuis longtemps, de la vraie eau chaude ! En même temps, dans un village qui s'appelle "aguas calientes" c'est plutôt logique...
Après une petite nuit, nous sommes dehors à 5h du matin pour attendre que l'office du tourisme ouvre, et acheter nos tickets d'entrée pour le Machu Picchu. La réputation du site doit certainement justifier les 126 soles d'entrée par personne (32€), mais nous aurons beau chercher nous nous demandons toujours où peut bien partir tout cet argent... Dernière étape avant d'accéder enfin à cette merveille du monde moderne, il nous faut encore monter au sommet du Machu Picchu. Il y a bien des bus qui partent toutes les cinq minutes, mais 8$ (6€) l'aller simple nous paraissent là aussi un peu exagérés. Nous montons donc à pied par le chemin qui coupe à travers la jungle, à nouveau sous la pluie mais dans une ambiance absolument magique. Le brouillard est omniprésent, étouffant le vrombissement des bus et laissant apparaître de temps à autre les sommets alentours. Des perroquets et autres volatiles exotiques nous accompagnent le long du chemin, nous évoluons dans une autre dimension... Jusqu'à arriver au sommet, et là c'est le choc : les bus vomissent des dizaines de touristes en continu, le monde et le bruit nous ramènent brutalement à la réalité ! Nous nous empressons de passer les tourniquets d'entrée au site, qui finissent de nous écœurer car on nous demande nos tickets et passeports, pour vérifier, avec l'ordinateur et le code barre à l'appui, si nous sommes bien dans la légalité.
Enfin au Machu Picchu, le brouillard se déchire assez rapidement et la vue sur les alentours se dégage. Et on a beau râler sur la pompe à fric que c'est devenu, on reste quand même sur le cul devant la splendeur du site. On se trouve au sommet d'un de ces pics abrupts, recouverts de végétation même sur les parois les plus verticales, en bas gronde une rivière gonflée par les cascades apparues avec les pluies des derniers jours, les nuages restent accrochés sur les crêtes les plus lointaines pour parfaire l'ambiance, et au milieu, un site inca venu de nulle part. On passe quatre heures à visiter les ruines, et alors que le flot des visiteurs commencent à s'amplifier, nous redescendons à Aguas Calientes par où nous sommes venus. Nous arrivons en bas avec la pluie, affamés car nous avons fait l'impasse sur le petit déjeuner pour cause de tarifs trop élevés, et nous allons manger au marché où une señora souriante nous sert un bon almuerzo à un prix raisonnable. La fatigue commençant à se faire sentir, il commence à se faire tard et la pluie qui s'amplifie finit par achever notre motivation à refaire les dix kilomètres de voie ferrée à pied. Nous nous faisons tout d'abord jeter de la gare des locaux, qui est réservée aux locaux, et sommes obligés de prendre le train suivant, celui des touristes, qui part de la gare des touristes, pour rejoindre la centrale hydroélectrique.
Nous montons ensuite dans un taxi collectif avec les deux seules autres personnes présentent dans le train, et arrivons à Santa Maria à peine cinq minutes avant le bus pour Cusco. Nous nous retrouvons à nouveau les seuls blancs, et nous asseyons au milieu d'une bande de gosses dont Raul, 12 ans, nous explique que lui et sa mère ramènent cinq grosses poches de feuilles de coca (non ce n'est pas de la drogue, à peine un stimulant à mâcher, l'équivalent du café occidental) à Cusco, et qu'ils dépassent largement la limite légale d'importation inter-région. En effet, Cusco étant situé trop haut en altitude, la coca n'y pousse pas et c'est un commerce assez florissant d'en ramener de la selva pour la revendre où il y a de la demande. Raul nous demandera donc de faire passeurs, puisque nous sommes blancs et que la police ne dérange pas les touristes, mais les poches faisant la taille de nos fromages locaux (qui nous manquent), nous ne prendrons pas le risque de nous faire attraper. Néanmoins, lorsque le bus s'arrêta pour laisser monter la police, nous nous étalons et faisons semblant de dormir avec Raul pour que celui-ci ne se fasse pas fouiller, et une fois les policiers repartis bredouilles il nous a semblé que tous les passagers du bus étaient particulièrement rieurs...
Nous arrivons finalement à Cusco de nuit, et réussissons à troquer notre poulailler pour une vraie chambre au même prix ! Au final, le transport aller-retour pour le Machu Picchu nous aura coûté un peu moins de 200 soles, soit environ 50€.
Nous passerons nos premiers jours en ville à parcourir les ruelles du centre colonial et à découvrir les sites incas des alentours. Bien que Cusco soit magnifique, elle est victime de son succès et s'est transformée en paradis du dollars. L'ambiance dans le centre est assez désagréable, on se fait en permanence harceler que ce soit pour nous vendre des packages touristiques, ou pour nous offrir des entrées en boite de nuit. Il est même difficile d'y trouver autre chose à manger que de la pizza pour un prix décent ! Et malgré que l'on soit très bien accueillis par les hôtesses de l'office du tourisme, les tarifs sont si prohibitifs que l'envie de découvrir le patrimoine culturel de la région est vite anéantie. Le climat n'arrange en rien les choses puisque la pluie est au rendez-vous tous les jours, et nous aurons même droit à quelques beaux orages tropicaux.
Mais on ne se laisse pas abattre pour autant et on décide d'essayer de découvrir un maximum de choses par nous même, en évitant tant que possible les circuits touristiques. C'est ainsi que l'on se retrouve dans un bus local pour parcourir la dizaine de kilomètres qui nous sépare du complexe archéologique de Tambomachay, pour revenir ensuite à pied tout en visitant les autres sites situés le long du trajet. Malheureusement, on ne pourra éviter les frais d'accès aux 4 différents sites qui s'élèvent tout de même à 70 nuevo soles (un peu moins de 20 €), une petite fortune à l'échelle du pays.
Reste ensuite le gros morceau, l'attraction phare du disneyland inca, le fameux Machu Picchu. La solution la plus simple et la plus rapide pour y aller est le chemin de fer, tenu par une entreprise péruvienne dont les capitaux sont européens, et qui fait payer le billet aller-retour plus de 100 dollars (environ 100 €). Plus longs, plus intéressants et un peu moins coûteux, il existe deux treks permettant de monter Machu Picchu, tout en rencontrant d'autres sites archéologiques sur la route, le Salkantay et le très couru Inca Trail. Mais n'ayant pas autant de temps ni d'argent à dépenser, nous nous sommes rabattus sur la solution alternative soufflée par le cousin de Mathieu. C'est ainsi que le lendemain matin, nous prenons un bus à 8 heures en direction de Quillabamba. Seuls blancs dans ce bus, nous faisons un bout de route dans la Vallée Sacrée avant de faire un grand détour jusqu'au village de Santa Maria, où nous arrivons au bout de 8 heures. De là, nous montons dans un minibus avec quelques autres blancs pour remonter la piste jusqu'à "hidroelectrica", la centrale hydroélectrique située au bout du chemin de fer. Nous marchons ensuite sur 10 kilomètres le long des rails, sous la pluie et avec la nuit, pour arriver à Aguas Calientes, le village situé au pied du Machu Picchu. Essentiellement constitué d'hôtels et de restaurants, il nous faudra une demi-heure de négociations pour trouver un hôtel à un prix décent, et avec ce qui nous manquait depuis longtemps, de la vraie eau chaude ! En même temps, dans un village qui s'appelle "aguas calientes" c'est plutôt logique...
Après une petite nuit, nous sommes dehors à 5h du matin pour attendre que l'office du tourisme ouvre, et acheter nos tickets d'entrée pour le Machu Picchu. La réputation du site doit certainement justifier les 126 soles d'entrée par personne (32€), mais nous aurons beau chercher nous nous demandons toujours où peut bien partir tout cet argent... Dernière étape avant d'accéder enfin à cette merveille du monde moderne, il nous faut encore monter au sommet du Machu Picchu. Il y a bien des bus qui partent toutes les cinq minutes, mais 8$ (6€) l'aller simple nous paraissent là aussi un peu exagérés. Nous montons donc à pied par le chemin qui coupe à travers la jungle, à nouveau sous la pluie mais dans une ambiance absolument magique. Le brouillard est omniprésent, étouffant le vrombissement des bus et laissant apparaître de temps à autre les sommets alentours. Des perroquets et autres volatiles exotiques nous accompagnent le long du chemin, nous évoluons dans une autre dimension... Jusqu'à arriver au sommet, et là c'est le choc : les bus vomissent des dizaines de touristes en continu, le monde et le bruit nous ramènent brutalement à la réalité ! Nous nous empressons de passer les tourniquets d'entrée au site, qui finissent de nous écœurer car on nous demande nos tickets et passeports, pour vérifier, avec l'ordinateur et le code barre à l'appui, si nous sommes bien dans la légalité.
Enfin au Machu Picchu, le brouillard se déchire assez rapidement et la vue sur les alentours se dégage. Et on a beau râler sur la pompe à fric que c'est devenu, on reste quand même sur le cul devant la splendeur du site. On se trouve au sommet d'un de ces pics abrupts, recouverts de végétation même sur les parois les plus verticales, en bas gronde une rivière gonflée par les cascades apparues avec les pluies des derniers jours, les nuages restent accrochés sur les crêtes les plus lointaines pour parfaire l'ambiance, et au milieu, un site inca venu de nulle part. On passe quatre heures à visiter les ruines, et alors que le flot des visiteurs commencent à s'amplifier, nous redescendons à Aguas Calientes par où nous sommes venus. Nous arrivons en bas avec la pluie, affamés car nous avons fait l'impasse sur le petit déjeuner pour cause de tarifs trop élevés, et nous allons manger au marché où une señora souriante nous sert un bon almuerzo à un prix raisonnable. La fatigue commençant à se faire sentir, il commence à se faire tard et la pluie qui s'amplifie finit par achever notre motivation à refaire les dix kilomètres de voie ferrée à pied. Nous nous faisons tout d'abord jeter de la gare des locaux, qui est réservée aux locaux, et sommes obligés de prendre le train suivant, celui des touristes, qui part de la gare des touristes, pour rejoindre la centrale hydroélectrique.
Nous arrivons finalement à Cusco de nuit, et réussissons à troquer notre poulailler pour une vraie chambre au même prix ! Au final, le transport aller-retour pour le Machu Picchu nous aura coûté un peu moins de 200 soles, soit environ 50€.
Bravo! Vous ne vous laissez pas abattre par le mauvais temps et le coût des sites Inca. Vous allez toujours de l'avant avec le sourire. Je vous admire. En plus, comme vous allez à pied, vous pouvez nous raconter plus de détails. Merci pour cette visite. Maman Janny
RépondreSupprimer