mardi 22 mars 2011

Potosí y el Cerro Rico

Après quelques jours seulement, nous nous sentons déjà tellement bien à Cochabamba qu'il nous est difficile de quitter la ville et nos amis. Nous finissons tout de même par prendre un bus de nuit en direction de Potosí, plus au sud. Il nous faudra cependant beaucoup plus de temps que prévu pour rallier notre but... Coincés par un énorme éboulis, nous passerons la nuit en pleine montagne, au milieu de dizaines d'autres bus et de camions. Au petit matin, après que notre chauffeur ait réussi à gagner du terrain, nous passons la zone du sinistre qui semble avoir été dégagée par les conducteurs de camions à l'aide de leurs véhicules, ceux-là mêmes qui encouragent notre franchissement perchés sur les gros rochers qui encombrent le passage. L'avantage de cette mésaventure est que nous pouvons profiter des magnifiques paysages de l'altiplano de jour, vu que nous n'avons pu avancer que de quelques kilomètres durant la nuit. Nous traversons alors d'immenses étendues de steppe surplombées de majestueux volcans, où broutent des troupeaux de centaines de lamas... une véritable image de carte postale !
Avec plus de 10 heures de retard, nous parvenons enfin à Potosí, à 4100 mètres d'altitude. Officiellement considérée comme étant une des plus hautes villes du monde, Potosí est surtout connue pour son activité minière, qui a débuté avec la colonisation espagnole. Le "Cerro Rico", ou montagne riche, renfermait alors de grandes quantités d'argent facilement exploitables. Les espagnols avaient déjà aménagé de nombreuses mines, exploitées par des indigènes ou des esclaves africains. Les chroniqueurs de l'époque estiment que plus de 8 millions de personnes ont perdu la vie dans les mines de Potosí durant la colonisation espagnole ! Aujourd'hui, les conditions de travail dans les mines du Cerro Rico n'ont pas beaucoup changé, les mineurs travaillent d'arrache-pied dans une chaleur étouffante, dans un air chargé de poussière, au fond de tunnels étroits et bas de plafond et ce pendant plus de 8 heures par jour ! Heureusement, plus de 80% des 160 mines sont actuellement gérées par des coopératives, où les mineurs sont propriétaires de leurs parcelles.
Le principal intérêt touristique et culturel de la ville est donc devenu la visite des mines, accompagné par l'une des nombreuses agences que l'on trouve en ville. Nous arrêtons notre choix sur une agence tenue par des anciens mineurs, qui ne propose pas la "visite aventure" qui comprend une explosion de dynamite, mais plutôt la possibilité de rencontrer les travailleurs qu'ils connaissent bien. C'est ainsi que le lendemain matin, on part avec sept autres touristes pour la mine. Après nous avoir fourni tout l'équipement du parfait petit mineur, on fait un arrêt au marché des mineurs pour y acheter des poches de feuilles de coca et des boissons, à distribuer au cours de nos rencontres. On passe ensuite à l'usine de traitement des minéraux, où on découvre comment sont transformées les roches brutes en minéral presque pur, et en particulier comment sont employés des produits chimiques assez dangereux et particulièrement nocifs, sans précaution particulière, et dont les déchets sont rejetés dans la rivière ou lavés par la pluie.
Puis on monte enfin au Cerro Rico, et on s'engage dans la mine del Rosario. On parcourt une grande distance dans un tunnel étroit, la plupart du temps pliés en deux, avant de s'engager plus profondément dans la montagne et de descendre dans des niveaux inférieurs. Depuis le temps que la mine est exploitée, il faut maintenant aller jusqu'au cœur de la montagne pour trouver des petits filons encore exploitables. Aujourd'hui, l'argent ne fait plus le bonheur mais ce sont essentiellement l'étain et le zinc qui sont extraits. Arrivés dans une petite cavité, on rencontre Don Julio, mineur de 43 ans qui travaille dans la mine depuis plus de 35 ans... Il paraît beaucoup plus vieux, et nous explique qu'il a sept enfants dont il refuse qu'ils viennent travailler dans la mine. Il dit lui-même que cette mine n'a plus d'avenir, et rêve d'envoyer ses enfants étudier en Argentine. On le laisse ensuite travailler, assis tout seul dans le noir et la poussière à trier des échantillons de roches à l'aide de son marteau et de sa petite lampe, et on continue de s'enfoncer dans cet enfer. On y rencontre donc logiquement un diable, appelé le tio Jorge. Sous l'apparence du diable, cette statue d'argile représente en fait la divinité locale, le propriétaire de la montagne et du minerai qui protège les mineurs et leur permet de découvrir de nouveaux filons à condition de lui laisser quelques offrandes. Plus loin, on rencontre plusieurs groupes de mineurs dont certains évacuent l'eau des dernières pluies, tandis que d'autres ouvrent de nouvelles galeries à l'aide de dynamite et évacuent les gravats par des wagonnets ! Il est difficile d'assister au spectacle des trois ou quatre personnes faisant péniblement avancer un chariot pesant 2 tonnes dans ces conditions extrêmes, mais eux nous rassurent en nous expliquant qu'ils trouvent que leurs conditions de travail s'améliorent, et qu'ils gagnent tout de même trois fois plus que le SMIC bolivien, qui est à 679 bolivianos par mois, soit moins de 70 euros. Ils profitent aussi d'avantages sociaux exceptionnels par rapport aux autres travailleurs, comme des assurances maladies et des pensions de retraite.
Il est temps de retourner à l'air libre, et alors que nous remontons les boyaux de la mine, le groupe est particulièrement silencieux et s'interroge sur ce qu'il vient de voir. Bien que les mineurs ne se plaignent jamais et semblent satisfaits des avantages qu'ils ont obtenu, est-ce que tout cela vaut bien la peine si c'est pour vivre 15 à 20 ans de moins que la durée de vie moyenne en Bolivie (qui s'élève à 65 ans) ? En tout cas, cette expérience donnera une autre valeur à beaucoup d'objets de notre vie quotidienne...




Después de tan solo unos días, nos sentimos ya tan bien en Cochabamba que nos es difícil de dejar la ciudad y nuestros amigos. Sin embargo terminamos tomando un bus de noche con destino a Potosí, más hacia al sur. Pero nos tomara mucho más tiempo que lo previsto para llegar a nuestro destino... Bloqueados en la carretera por un desprendimiento enorme, pasaremos la noche en plena montaña, en medio de decenas de otros autobuses y de camiones. De madrugada, después de que nuestro chófer lograra ganar bastante terreno, por fin pasamos la zona del siniestro que al parecer fue limpiada por los conductores de camiones con la ayuda de sus vehículos, ésos mismos que animan nuestro paso parados en los grandes peñascos que impiden el paso. La ventaja de esta desventura es que podemos disfrutar de los hermosos paisajes del altiplano de día, ya que solo pudimos avanzar unos pocos kilómetros durante la noche. ¡ Atravesamos entonces inmensas extensiones de estepa dominadas por majestuosos volcanes, donde pacen centenas de llamas, una verdadera imagen de postal!
Con más de 10 horas de retraso, por fin llegamos a Potosí, a 4100 metros de altitud. Oficialmente considerada como una de las ciudades más altas en el mundo, Potosí es famosa sobre todo por su actividad minera, que empezó con la colonización española. El "Cerro Rico" contenía entonces grandes cantidades de plata fácilmente explotables. Los españoles ya habían construido varias minas, explotadas por indígenas o esclavos africanos. ¡ Los cronistas de la época consideran que más de 8 millones de personas perdieron la vida en las minas de Potosí durante la epoca de la colonización española ! ¡ Hoy, las condiciones de trabajo en las minas del Cerro Rico no han cambiado mucho, los mineros trabajan muy duro en un calor sofocante, con un aire lleno de polvo, en el fondo de túneles estrechos y de techo muy bajo y eso durante más de 8 horas al día ! Afortunadamente, ahora más del 80 % de las 160 minas son administradas por cooperativas, donde los mineros son propietarios de sus parcelas.
El principal interés turístico y cultural de la ciudad ahora es la visita de las minas, acompañado por una de las numerosas agencias que se encuentra en la ciudad. Nos decidimos por una agencia tenida por antiguos minores, que no propone la "visita aventura" que comprende una explosión de dinamita, pero más bien la posibilidad de hablar y compartir con los trabajadores a los que conocen bien. Así es como al día siguiente por la mañana, nos vamos con siete otros turistas a la mina. Después de habernos dado todo el equipo del perfecto pequeño minero, hacemos una parada en el mercado del minero para comprar bolsas de hojas de coca y bebidas, para distribuir en el curso de nuestros encuentros. Pasamos luego en la fábrica de tratamiento de los minerales, donde descubrimos cómo transforman las rocas brutas en mineral casi puro, y en particular cómo son empleados productos químicos bastante peligrosos y particularmente nocivos, sin precaución particular, y cuyos residuos son echados en el río o lavados por la lluvia.
Luego por fin subimos al Cerro Rico, y entramos a la mina del Rosario. Recorremos una gran distancia en un túnel estrecho, la mayoría de las veces plegados en dos, antes de entrar más profundamente en la montaña y de descender en niveles inferiores. Desde el tiempo que la mina es explotada, ahora hay que ir hasta el corazón de la montaña para encontrar pequeños filones todavía explotables. Hoy, la plata ya casi no se encuentra pero se siguen extrayendo el estaño y el cinc. Llegamos en una pequeña cavidad donde conocimos a Don Julio, un minero de 43 años quien ha trabajado en la mina por más de 35 años... Parece mucho más viejo, y nos explica que tiene siete hijos y no quiere para nada que ellos vengan a trabajar en la mina. Él mismo dice que esta mina no tiene más futuro, y sueña con enviar a sus hijos a estudiar en Argentina. Luego lo dejamos trabajar, sentado a solas en la obscuridad y el polvo, escogiendo muestras de rocas con la ayuda de su martillo y de su pequeña lámpara, y continuamos hundiéndonos en este infierno. Lógicamente encontramos allí a un diablo, llamado el tio Jorge. Bajo la apariencia del diablo, esta estatua de arcilla representa de hecho la divinidad local, el propietario de la montaña y del mineral que protege a los mineros y les permite descubrir nuevos filones a condición de dejarle algunas ofrendas. ¡ Más lejos, nos encontramos con varios grupos de menores entre los cuales algunos evacúan el agua de las últimas lluvias, mientras que otros abren nuevas galerías con la ayuda de dinamita y evacúan los cascajos por vagonetas ! Es difícil mirar a las tres o cuatro personas que hacen avanzar a duras penas una carretilla que pesa 2 toneladas en estas condiciones extremas, pero ellos nos tranquilizan explicándonos que encuentran que sus condiciones de trabajo se han mejorado, y que ganan hasta tres veces más que el salario mínimo boliviano, que es de 679 bolivianos al mes (o sea menos de 70 euros o menos de 100 dólares). También pueden disfrutar de beneficios sociales excepcionales con relación a otros trabajadores, como seguros de enfermedad y pensiones de retiro para ellos y sus familias.
Ya es hora de regresar al aire libre, y cuando volvemos a subir por los túneles de la mina, el grupo es particularmente silencioso y se interroga acerca de lo que acaba de ver. ¿ Aunque los mineros jamás se quejan y parecen satisfechos por ventajas que obtuvieron, todo esto valdra la pena si es para vivir 15 - 20 años menos que la edad media de los demas Bolivianos (que no alcanza mas de 65 años) ? En todo caso, esta experiencia dará otro valor a muchos objetos de nuestra vida cotidiana...

1 commentaire:

  1. Effectivement ça fait réflechir!
    Très interessant votre voyage dans le coeur de la terre. Maman Janny

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