lundi 31 janvier 2011

Baños, el pedacito de cielo

Nous continuons notre route sur l'Avenue des Volcans et arrivons à Baños, au pied du volcan Tungurahua. Nichée au creux d'un cirque, sur un petit plateau surplombant un canyon, la ville vit sous la menace constante des éruptions depuis 1999, date de la reprise de l'activité du volcan. En effet, depuis qu'il s'est réveillé, le Tungurahua est dans un processus d'éruption constante avec des alternances de périodes d'activité et de calme, et il a encore causé pas mal de dégâts ces derniers mois. Heureusement, à notre arrivée, la montagne s'est calmée et la vie s'écoule paisiblement à Baños. Néanmoins, les recommandations et précautions en cas d'évacuation soudaine sont affichées partout et les séquelles des coulées de lave précédentes sont encore bien visibles, mais la population ne semble pas préoccupée malgré la fumée qui sort continuellement du cratère.
Comme son nom l'indique, Baños est une ville de bains où l'on trouve plusieurs petits établissements thermaux, et les alentours regorgent de cascades fraiches et de sources chaudes... Mais c'est tout juste si nous visitons la ville, la cascade qui la surplombe et les bains principaux, nous ne prendrons même pas le temps de goûter aux paradis pour touristes dont recèle la région tant les possibilités de vols dans les environs sont nombreuses.
Dès notre arrivée, nous rencontrons Edgar, directeur de l'école de parapente locale et membre du PAC (Parapente Club Ambato). Très heureux de nous voir, il nous accueille chaleureusement et nous invite à venir voler avec lui et ses élèves le lendemain, dans la commune voisine de Patate (non ce n'est pas une blague !). Levés aux aurores, nous quittons donc Baños pour une trentaine de minutes de route dans un véhicule de patrouille de la Police Nationale, à grands renforts de gyrophare et de sirène, grâce au haut-gradé qu'Edgar a pour élève !
Après avoir attendu quelques heures que les nuages se déchirent, nous montons enfin au déco de Mundug. Petit site surplombant Patate, il n'offre pas des possibilités de vol extraordinaires mais offre un point de vue privilégié sur le Tungurahua et sur le Chimborazo, plus haut sommet équatorien. Nous décollons après les élèves, en fin de matinée et les conditions commencent à être un peu trop fortes pour ce site. Après avoir joué un peu dans le turbulent dynamique qui commence à se mettre en place le long de la crête, il nous faut survoler Patate et subir le vent fort en vallée pour tenter de rejoindre l'atterro. Lily aura d'ailleurs droit à un vachage en bonne et due forme, avec posé dans la pente et voile dans les buissons.
La fin de la journée se déroule à Nitón, autre déco situé sur le versant opposé de la vallée. Excellent site de dynamique, nous devons tout d'abord attendre que le vent faiblisse à 25 km/h pour décoller et jouer une bonne heure dans le vent laminaire, où le déco fait aussi office d'atterro officiel !
Nous prenons ensuite rendez-vous pour retourner à Mundug le lendemain, et participer à la première compétition de la saison, organisée par le PAC à l'occasion de la fête de Patate. Le site n'offrant pas d'énormes possibilités de vol, il s'agira en fait d'une compétition de précision d'atterrissage. Les organisateurs ne manqueront pas, tout au long de la journée, de rapeller le caractère international de l'évènement grâce à la participation des deux français. Nous avons d'ailleurs tenté de défendre au mieux les couleurs de notre pays, avec Lily qui décroche une troisième place et Mat qui finit septième... sur vingt participants, c'est déjà pas mal ! Remise des prix en fanfare sur la place du village, nous aurons droit à de belles médailles et les trophées n'étant jamais arrivés, le club promet de garder celui de Lily pour le jour où nous reviendrons !




Vols à Baños, la compétition à Patate et le dynamique de Nitón.

Les résultats officiels de la compétition sont sur le site du Parapente Ambato Club, même si Mathieu s'est fait voler sa 7ème place !

jeudi 27 janvier 2011

Cotopaxi, el altar de la luna

Après notre échec au Cayambe, on décide de tenter à nouveau notre chance avec le Cotopaxi (5897 mètres). Deuxième plus haut volcan d'Équateur, son cône parfait et sa proximité avec Quito en font un des sommets les plus mythiques d'Amérique du Sud.
Nous quittons Quito et prenons un bus jusqu'à l'entrée du Parc national du Cotopaxi. La véritable entrée du parc se trouve en fait à une dizaine de kilomètres de la Panaméricaine, et coûte 2$ par personne, il nous faudra donc prendre un véhicule (4x4 encore une fois) pour rallier la zone de camping autorisée. À notre arrivée, il neige sur le volcan et son sommet est caché par une épaisse couverture nuageuse. Nous plantons rapidement la tente à 3600 mètres d'altitude, sous la menace d'une averse imminente, mais il n'en sera rien et nous partirons tranquillement explorer les alentours en milieu d’après-midi.
Pendant que nous marchons en direction de la "laguna de Limpiopungo", le Cotopaxi émerge lentement des nuages et nous laisse apercevoir son sommet dans la lueur du soleil couchant. L'ambiance est magique, magnifique ! Nous sommes seuls au monde hormis quelques oiseaux défendant durement leur territoire. Il n'y a pas de vent, ce qui est de bon augure pour essayer de voler le lendemain, et il n'y a pas une ride à la surface du lac, qui fait alors office de miroir d'eau naturel. Nous sommes sans cesse émerveillés par le spectacle qui s'offre à nous. De l'autre côté du lac, le volcan éteint Rumiñahui (4721m) montre sa crête dentelée, se reflétant elle aussi dans les eaux du lac. Après quelques heures passées au bord du lac, nous rejoignons notre bivouac avec nuit tombante, et nous installons près du feu avec deux jeunes trekkeurs venus découvrir le parc et ses sentiers. La nuit sera froide et courte, et le lendemain nous nous levons aux aurores dans l'espoir de monter jusqu'au refuge pour un petit vol-rando. 1000 mètres de dénivelé nous attendent et c'est dans le brouillard que nous entamons l'ascension.
D'abord monter jusqu'au lac, puis traverser le long plateau au pied du volcan, des kilomètres de steppe jonchée de lichens. Avec le soleil levant, le plateau se réchauffe et les nuages se déchirent. À nouveau, l'émerveillement est total face à ce monument qu'est le Cotopaxi ! Mais rapidement l'espoir de voler faiblit, le vent vient du Sud et est déjà fort, rien ne sert de monter au déco qui est exposé plein Nord. Encore une fois déçus et frustrés, nous décidons tout de même de profiter du cadre idyllique et de l'immense terrain de jeu qui s'offre à nous pour se faire un petite séance de gonflage au pied du volcan, avant de descendre retrouver la civilisation.





mardi 25 janvier 2011

Quito, Patrimonio Cultural de la Humanidad

Quito, ou San Francisco de Quito de son vrai nom, est la capitale de l'Équateur et la capitale (constitutionnelle) la plus élevée du monde. Située à 2850 mètres d'altitude, sur les flancs est du volcann Pichincha, elle s'etend du nord au sud sur une trentaine de kilomètres et compte aujourd'hui près de 2,2 millions d'habitants.
Grossièrement divisée en deux, le nord est la partie moderne de la ville ainsi que son centre névralgique, tandis que le sud abrite le centre colonial historique, déclaré patrimoine culturel de l'humanité par l'UNESCO en 1978.
Bien que l'on trouve dans le nord de la ville de nombreux parcs et centres commerciaux, celui-ci ne présente que peu d'attraits si l'on est pas à Quito pour affaire. L'architecture est moderne, sans aucune unité et essentiellement composée de grands buildings. Le principal intérêt touristique se situe plutôt au sud, où l'architecture coloniale est parfaitement mise en valeur et très bien entretenue. Un des plus beaux exemples de préservation du patrimoine de Quito est la "Plaza de Independencia", entourée par le palais présidentiel et la mairie.
Le centre colonial possède également de nombreuses églises, dont la principale est la "Basilica del Voto Nacional". Sa construction a duré plus de 100 ans et s'est terminé en 1988. Inspirée par la cathédrale de Notre-Dame de Paris, une de ses particularités est d'avoir substitué les traditionnelles gargouilles par des espèces représentatives de la faune équatorienne (tortues, singes, tapirs, crocodiles...).
Il est agréable de se perdre dans les petites rues animées du centre et d'y croiser une population cosmopolite, du businessman en costard-cravate aux femmes en tenues traditionnelles en passant par les jeunes en uniformes scolaires...
Malgré tout, il n'est pas rare de se faire interpeller par des gens qui nous rappellent que la ville a la réputation d'être dangeureuse, et qui nous préviennent des dangers qui nous guettent. Bien que l'ambiance générale nous ait paru très bonne, on ne rencontre quasiment plus personne dans les rues à la nuit tombée, et la vie nocturne est particulièrement restreinte pour une si grande ville !



vendredi 21 janvier 2011

Cayambe, un monumento de la Naturaleza

Après quelques jours passés à Ibarra, réputée pour ses très bons sites de vol, et pour la compétition internationale "Acrolatino",  nous quittons la ville un peu déçus à cause d'une ambiance pas très conviviale à notre goût. Nous continuons alors notre route à la recherche de vols plus sauvages...
Le volcan Cayambe, du haut de ses 5790 mètres, est le troisième plus haut sommet d'Équateur. Gravi pour la première fois par le fameux Edward Whymper, situé au niveau de la ligne de l'équateur, c'est le seul point du globe où température et latitude atteignent 0° !
Nous nous arrêtons donc à Cayambe, la ville du même nom, avec pour objectif de voler depuis le volcan. Après une longue recherche d'informations qui s'avère infructueuse, et malgré l'avis d'un parapentiste local selon lequel il est impossible de décoller du volcan, nous nous obstinons et décidons tout de même de tenter le coup. D'après les photos trouvées sur le net et le blog d'autres parapentistes français ayant gravi le sommet pour y décoller (sans toutefois y parvenir à cause d'un vent trop fort), notre projet ne semble pourtant pas si fou...
C'est ainsi que nous nous retrouvons le lendemain à 5h30 dans le 4x4 de Juan, pour grimper les 25 kilomètres de piste jusqu'au camp de base, le refuge Ruales-Oleas-Berge, à 4600 mètres d'altitude. Malgré le brouillard qui nous accompagne tout au long de la piste, nous parvenons tout de même à repérer quelques terrains d'atterrissage potentiels. Nous arrivons au refuge au moment du lever du soleil, et le brouillard se déchire dès les premiers rayons. Apparait alors devant nous la majestueuse face ouest du Cayambe, et son imposant glacier. Derrière nous, seuls les plus hauts volcans équatoriens parviennent à percer la mer de nuage : Antisana, Cotopaxi, Chimborazo... et les autres, l'Avenue des Volcans est là, dans toute sa splendeur !
Nous restons un moment à nous émerveiller devant ce spectacle unique, tandis que les nuages continuent à se dissiper. Seule la plaine demeure couverte, mais qu'importe, nous repérons un petit plateau idéal pour y atterrir, à quelques 200 mètres sous le refuge. Le vent est nul, le soleil chauffe, les conditions semblent parfaites, il ne nous reste plus qu'à trouver d'où décoller !
Suffisament chargés pour ce voyage, nous n'avons pas amené de matériel d'alpinisme, l'ascencion de sommets techniques sera pour une autre fois. Néanmoins, nous souhaitons décoller le plus haut possible, et nous montons ainsi jusqu'au pied du glacier où nous trouvons un terrain de cendres suffisament grand et dégagé pour y étaler nos deux voiles, à 4840 mètres d'altitude.
Légère brise de face, déco et atterro repérés, tout semble parfait... sauf que les nuages sont en train de monter, et à peine le temps de souffler un coup (bien obligés à cette altitude), nous ne voyons déjà plus l'atterro.
Déçus et un peu frustrés, nous nous consolons avec la vue privilégiée que nous avons du sommet, jusqu'à nous retrouver nous-mêmes dans le nuage.
Même si nous avons manqué de peu l'occasion de voler du Cayambe, nous redescendons très satisfaits de notre première expérience à haute altitude (on est loin des 3000 pyrénéens !), et impatients de renouveller l'expérience.




mardi 18 janvier 2011

Bienvenidos a Ecuador

Ça y est, nous voici en Équateur !

Mais avant de quitter la Colombie, nous nous sommes arrêtés juste avant la frontière pour visiter le sanctuaire de Nuestra Señora de Las Lajas, réputé pour être l'un des plus beaux et impressionnant lieu de culte du pays. Situé dans le canyon du Rio Guaitara, à 7 kilomètres de la ville frontière d'Ipiales, c'est le plus important centre de pèlerinage d'Amérique du Sud.
L'église, de style néogothique, est construite dans les gorges du fleuve, à plus de cinquante mètres au-dessus de l'eau, à l'endroit même où la vierge serait apparue à une petite fille. Ce sera pour nous l'occasion de découvrir un deuxième hommage à la vierge de Lourdes, décidément bien plus populaire que nous l'aurions pensé !
Nous reprenons ensuite la route pour atteindre le poste frontière, où s'effectue les formalités de sortie du territoire colombien. Il nous faudra ensuite rejoindre l'Équateur à pied, et officialiser notre entrée sur le territoire. Nous reprenons ensuite le bus, direction Ibarra, la mecque du parapente en Équateur.

lundi 17 janvier 2011

Pasto, ciudad sorpresa de Colombia

Située au pied du volcan Galeras, le plus actif de Colombie, la ville de Pasto est réputée pour son carnaval, déclaré patrimoine culturel de la nation. Nous y arrivons cependant juste après les festivités, ayant déjà reçu notre dose de talc et de peinture... Petite ville sur la Panaméricaine, l'ambiance y est tranquille et détendue, les gens y sont très agréables et on y retrouverait presque une atmosphère de village tant la vie semble s'y dérouler paisiblement. Son patrimoine architectural est impressionnant et la ville compte de nombreuses et imposantes églises. Porte de sortie vers l'Équateur mais aussi vers les ports du Pacifique, elle vit essentiellement du commerce, tandis que les zones rurales alentours sont quant à elles restées très agricoles et artisanales.
À quelques dizaines de kilomètres à l'ouest de Pasto, en contournant l'imposant volcan Galeras, on trouve le petit village de Sandoná, réputé pour sa production artisanale de café, mais aussi de chapeaux "Panama", connus et vendus dans le monde entier. Tissés à partir d'une fibre naturelle, l'Iraca, issue d'une espèce de palmier, ils sont le résultat d'un travail exclusivement féminin. D'abord tissés un à un, on les retrouve ensuite séchant sur les trottoirs devant les maison, avant d'être vendus et exportés dans le monde entier. On y trouve aussi une importante basilique, qui vient compléter la déjà impressionnante collection d'église que compte la ville de Pasto. Au-dessus du village, se trouve une cascade d'une cinquantaine de mètres visible uniquement pendant la saison des pluies, à coté de laquelle à été construite une petite chapelle surmontée d'une statue de la vierge et de Bernadette Soubirou, hommage à notre vierge de Lourdes.
En bons pyrénéens, on se devait donc d'aller y jetter un œil !
Retour à Pasto, la ville et ses alentours offrent de nombreuses possibilités de vol. Encore une fois, le volcan ne nous sera pas accessible puisque étant l'un des plus actifs (voire le plus actif) du pays, le Galeras est sous surveillance permanente et son activité des derniers mois indiquent une éruption imminente. Son accès est donc restreint pour éviter de ne reproduire les erreurs passées, car en janvier 1993, six volcanologues et trois journalistes avaient été tués par une explosion soudaine alors qu'ils effectuaient des mesures. Cependant, cela n'inquiète absolument pas les habitants de la région, et les parapentistes locaux nous emmènent tout d'abord faire du gonflage sur les hauteurs de la ville, puis sur un site de vol situé sur les flans du volcan, dans la commune de Yacuanquer, à 30 minutes de Pasto.
Surplombant le plateau de Chapacual, qui surplombe lui même le canyon du Rio Guaitara, le décollage se situe sur la crête du cirque de Moechisa. Le dénivelé n'étant que de 350 mètres, le site offre néanmoins un excellent terrain de jeu lorsque le vent vient du nord. Un dynamique se met alors en place le long du cirque, et si le soleil se mêle à la partie, il est possible de voler pendant des heures en thermo-dynamique. Là encore, nous exciterons la curiosité des pilotes locaux avec notre matos léger, étonnés de voir que nos sellettes légères et réversibles contiennent des voiles aussi grandes que les leurs !
Pour bien terminer notre séjour à Pasto, nous nous devions de découvrir les spécialités locales. C'est ainsi que nous nous retrouvons à jouer au Sapo, jeu qui consiste à jeter des pièces dans des trous ou dans la bouche d'un crapaud en cuivre, avant de goûter au Cuy, cochon d'Inde cuit à la broche, au goût très prononcé et à la peau plutôt caoutchouteuse !





mercredi 12 janvier 2011

Balboa, el balcón del Patía

Après le carnaval à Popayán, nous prenons la direction du Sud et de la vallée du fleuve Patía, un des quatre fleuves les plus importants de Colombie. Nous y trouvons une chaleur étouffante, et nous sommes bien contents de remonter jusqu'à Balboa, petit village niché sur les hauteurs de la cordillère occidentale. Le village jouit d'une vue panoramique sur toute la vallée, ce qui lui confère son surnom de Balcon du Patía.
Accueillis à bras ouverts, nous sommes immédiatement invités à loger chez Ulises et sa famille, tous parapentistes et propriétaires du principal déco du coin, situé à cinq minutes du village.
Malgré l'énorme potentiel du site, les conditions climatiques ne nous permettrons pas de faire des vols d'anthologie. En effet, le brouillard nous empêchant de voler le matin, nous sommes contraints de profiter joyeusement de la gigantesque balançoire du déco, qui nous propulse au-dessus du vide, au cœur du nuage !
Heureusement, les ploufs durent tout de même une bonne vingtaine de minutes, ce qui laisse le temps de profiter du paysage.
L'atterro étant à cinq minutes de la bourgade d'El Estrecho, nos nouveaux amis parapentistes nous y entraînent pour profiter à nouveau du carnaval, et nous nous retrouvons encore une fois recouverts de peinture et de talc ! Nous remontons en fin de journée à Balboa, entassés dans un pick-up à se tenir les uns les autres pour éviter de tomber dans les virages ! 




Vol à Balboa, un petit aperçu de nos ploufs à Balboa.


lundi 10 janvier 2011

Popayán, la ciudad blanca

Nous pensions arriver à Popayán dans le calme, mais nous débarquons en pleine folie car c'est le carnaval. Surnommée la ville blanche grâce à son architecture coloniale, qui en fait l'une des plus belles villes de Colombie, son carnaval honore bien son surnom puisque c'est l'occasion pour les habitants de retapisser la ville de talc... Dans la région, les carnavals sont appelés "carnavales de negros y blancos", car le jeu consiste à peindre le visage du voisin en noir, tout en le recouvrant de talc et de mousse. Les rues pavées de la vieille ville s'en retrouvent donc blanchies pour un bon moment ! Nous participons un moment aux festivités, jusqu'à se retrouver complètement trempés et dégoulinants de peinture. C'est aussi l'anniversaire de la ville, ce qui rajoute la possibilité de se jeter des seaux d'eau glacée dessus.
Heureusement, les alentours permettent aussi d'autres activités moins salissantes, puisque Popayán est la porte d'entrée du "Parque Natural Nacional Puracé". Dernier endroit en Colombie où il est encore possible d'observer des condors, le parc comprend une chaîne de douze volcans appelés les Coconucos, dont un est encore en activité, le Puracé (4646 mètres). L'idée était d'y monter avec nos voiles pour voir s'il était possible d'y décoller, nous changeons cependant vite d'avis en apprenant qu'il nous faut un guide pour l'ascension, car les flans sont minés ! Nous grimperons alors légers sur les hauteurs de Pilimbala pour apercevoir le volcan entre deux nuages, en faisant bien attention de ne pas s'écarter du chemin !
En effet, la région n'est débarassée du conflit armé qui oppose le gouvernement aux FARCs (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia) que depuis quelques années, le parc et ses infrastructures étaient jusque là aux mains des rebelles et en ont gardé des séquelles...
Nous découvrons ensuite "los termales de San Juan", sources d'eaux chaudes sulfuriques aux couleurs hallucinantes. La baignade étant interdite par soucis de préservation, l'eau conserve ainsi sa couleur turquoise et contraste avec les mousses et lichens verts, rouges ou orangés, ce qui donne à ce lieu une atmosphère magique.
L'endroit n'étant accessible que par une alternance de routes bitumées et de pistes défoncées, il nous faudra attendre près de deux heures sous la pluie avant de prendre le dernier bus pour Popayán.



vendredi 7 janvier 2011

Cali, capital de la Salsa

Nous pensions nous arrêter en chemin pour un petit vol à La Unión, où nous avions été invités par un groupe de parapentistes rencontrés à Ansermanuevo, mais la pluie qui nous attendait au réveil nous a vite découragé. La décision a été dure à prendre, mais finalement nous partons directement pour Cali.
Troisième ville de Colombie après Bogotá et Medellin, nous nous y sentons très vite perdus. La ville présente quelques attraits touristiques, mais ici les gens viennent surtout pour danser et faire la fête. Cali, de son vrai nom Santiago de Cali, est réputée pour ses "salsotecas", sortes de discothèques spécialisées dans la salsa. La Feria qui vient de s'achever et qui a lieu chaque année entre noël et le nouvel an attire des danseurs de salsa de tout le pays, et même du monde entier ! Pour nous deux qui recherchons surtout le calme et la nature, et qui dansons comme des manches, ce n'est pas vraiment la destination rêvée !
Nous allons quand même nous balader dans le centre et découvrir San Antonio, un des plus vieux quartiers de la ville. Sur les hauteurs, nous apercevons le "cerro Cristo Rey", une statue semblable à celle du Corcobado de Rio de Janeiro qui culmine à 1440 mètres d'altitude.
À cause de la chaleur étouffante de la région, nous dégustons avec joie un rafraîchissant "guarapo", jus de sucre de canne aromatisé au citron, le tout pressé dans une machine traditionnelle en bois. Ici la canne à sucre est omniprésente, encore plus qu'ailleurs, la région vivant en grande partie de sa culture. Nous quittons Cali après deux jours, en direction de Popayan, avec l'espoir d'un peu plus de tranquillité.

mercredi 5 janvier 2011

Ansermanuevo, que bonita es esta vida !

Étape incontournable sur notre route : Ansermanuevo, l'un des plus beaux sites de vol de Colombie. Nous débarquons dans ce tout petit village de la Vallée du Cauca, située entre les Cordillères Occidentale et Centrale, en ce début d'après midi du 31 décembre. L'idée initiale insufflée par Olivier (En route avec aile) étant de passer la nuit du réveillon au déco, nous partons à la recherche de parapentistes qui pourraient nous aider alors que le village se prépare à fêter la nouvelle année.
Après avoir erré un moment dans les rues pentues d'Ansermanuevo, pour une fois sans sentir les regards surpris des villageois devant nos gros sacs, nous apercevons une aile dans le ciel et partons à sa poursuite jusqu'à trouver l'atterro. Nous tombons alors sur un bande de parapentistes très accueillants et apparemment heureux de nous voir débarquer dans la région. Nous faisons entre autre la connaissance de Wisely et Alan, un couple de pilotes installés temporairement dans le village et qui nous propose immédiatement de loger chez eux. Ils essayent en vain de contacter le propriétaire du déco pour nous, mais il se fait tard et ce dernier est déjà occupé à réveilloner...
Nous passons finalement la soirée avec nos nouveaux amis, en buvant des bières tout en regardant le spectacle de feux d'artifices et de "muñecos viejos" en feu. C'est une tradition colombienne consistant à brûler la marionnette de l'année passée, afin de commencer une nouvelle année sur de bonnes bases.
Nous passerons ensuite en leur compagnie quelques journées très agréables et ferons la connaissance de nombreux pilotes locaux, ainsi que des gamins du village, plieurs officiels des voiles en attendant de devenir eux-mêmes pilotes. Ils sont pour la plupart aidés par la fondation "OtroParche", qui essaye de redonner le sourire aux gamins défavorisés grâce au parapente.
Ici la montée au déco est bien plus extrême que le vol, car la piste est défoncée par les pluies et les Jeeps, dans lesquelles s'entasse une quinzaine de parapentistes avec tout leur matériel, parviennent à peine à monter ! Tandis que les locaux s'entrainent pour l'étape de la coupe du monde qui aura lieu dans quelques jours à Roldanillo, à quelques 100 km de là, nos vols se suivent et s'améliorent en même temps que notre connaissance du site. Nous découvrons les nombreux et puissants thermiques qui nous entrainent jusqu'au plafond, d'où la vue sur la vallée est exceptionnelle.
C'est aussi l'occasion pour nous de découvrir les importantes inondations qui frappent la région depuis quelques temps. Même si le climat s'est récemment amélioré, la plaine est encore gorgée d'eau et l'on peut nettement distinguer les zones où le fleuve est sorti de son lit. Il est difficile d'assister aux dégats sans rien faire, mais nous sommes malheureusement impuissants face à toute cette eau...
Malgré tout, nous aurons passé ici d'excellents moments grâce à la bonne ambiance et à l'accueil chaleureux des "ansermenses". La nourriture y est bonne, la bière n'est pas chère... ici les étrangers sont les bienvenus, surtout s'ils sont parapentistes !

Vol en short à Ansermanuevo, le 2 janvier.